Le 20 mars, il avait provoqué le blocage de la prison de Maubeuge. Ancel Toukouyou vient de comparaître devant les juges du tribunal correctionnel d’Avesnes-sur-Helpe pour avoir agressé plusieurs surveillants à l’arme blanche.
Tout au long de l’audience, il gardera le silence. Et le regard fixé droit devant lui. Attitude qui tranche avec celle du 29 avril, en comparution immédiate.
Remonté comme un coucou, Ancel Toukouyou avait alors affirmé : « J’m’en fous de ce qui se passe, je m’en bats les c… de vos lois. » Ce mardi après-midi, le prévenu – toujours sans avocat – comparait pour avoir agressé plusieurs surveillants pénitentiaires de Maubeuge à l’arme blanche. En fait, deux couteaux « artisanaux » construits à partir de lames et de morceaux de fenêtre.
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Une histoire de portion de frites
L’altercation entre plusieurs détenus éclate le mercredi 20 avril, à l’heure du repas. Au motif ? « Une histoire de portion de frites », avancera la présidente Spilette.
Trois surveillants arrivent en renfort pour calmer les esprits. Le prévenu, originaire du Suriname, sort une arme, puis deux. Tente d’en planter une dans la gorge d’un surveillant. La lame s’arrêtera à quelques centimètres du cou de l’agent.
« Il faudra l’intervention de six hommes ; trois surveillants et trois détenus, pour canaliser Mr Toukouyou », soulignera le substitut du procureur, Léopold Mendes, avant de rendre hommage aux surveillants « de plus en plus souvent victimes de violences ». Suite à l’incident, rappelons-le, le syndicat UFAP-UNSA avait lancé un mouvement de grève pour dénoncer les profils dangereux des détenus de Maubeuge et les failles en matière de sécurité.
« Du sang aurait coulé »
Deux des surveillants agressés sont présents ce jour-là lors de d’audience. On apprendra de la bouche de leur conseil, Me Szafran, qu’ils sont toujours en arrêt maladie. « Monsieur Toukouyou est passé d’une détention correcte à un déchaînement de violence. C’était inattendu et très marquant. Il était déterminé. (…) Si mes clients n’étaient pas intervenus, du sang aurait coulé ».
Le trentenaire, incarcéré depuis juin 2009, devait sortir en juin 2017. Son casier judiciaire, qui comporte 16 mentions, ne plaide pas en sa faveur. Son mutisme non plus. Le ministère public requiert à l’encontre du récidiviste 30 mois d’emprisonnement. Les juges seront plus sévères. Le tribunal d’Avesnes-sur-Helpe le condamne à 36 mois de prison. Il devra également indemniser les parties civiles à hauteur de 3000 € chacune.
La Voix du Nord
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