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mercredi 18 mai 2016

Quimper - Son extraction refusée, le détenu libéré

Un détenu mis en examen pour trafic de stupéfiants à Quimper devra être libéré. La conséquence du refus de l'administration pénitentiaire, désormais en charge des extractions, de présenter en temps et en heure le détenu devant le juge des libertés. 

Justice.  Son extraction refusée, le détenu libéré

Les magistrats avaient tiré la sonnette d'alarme, estimant les moyens alloués par l'administration pénitentiaire insuffisants.



Deux semaines après le transfert des extractions judiciaires des forces de l'ordre vers l'administration pénitentiaire, le juge des libertés et de la détention de Quimper a refusé, hier, de prolonger la détention provisoire d'un détenu qui ne pouvait être extrait avant vendredi. Son mandat de dépôt expirant demain soir, il devra être remis en liberté.

52.000 € dans la voiture

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L'homme, déjà condamné pour trafic de stupéfiants, avait été interpellé en septembre dernier à Quimper. La fouille de son véhicule avait mis la puce à l'oreille des policiers qui, outre les 36 g d'herbe de cannabis dissimulés dans le tableau de bord de son véhicule, avaient découvert une deuxième cache, vide, dans le plafond.

La perquisition de son logement, à Pont-l'Abbé (29), avait permis aux enquêteurs de mettre la main sur des feuillets laissant penser à de la comptabilité. Il avait alors reconnu la revente de 2 kg de kétamine pour un montant de 18.000 € au moment où les douanes procédaient à l'interpellation d'un Néerlandais sur la route retour, en possession de 52.000 €. De l'argent qu'il aurait reçu du Bigouden.

L'accès au juge en question

Les deux hommes avaient alors été mis en examen pour trafic de stupéfiants par le juge d'instruction de Quimper. Huit mois après les faits, l'enquête se poursuit sous commission rogatoire, notamment au Portugal d'où est originaire le Bigouden. C'est dans ce contexte que l'audience du juge des libertés se déroulait, hier, pour renouveler la détention provisoire du mis en examen, comme le prévoit la loi.

Pour l'occasion, le détenu avait refusé de comparaître en visioconférence, l'accès au juge étant un droit fondamental. Les réquisitions d'extractions réalisées dans un premier temps auprès de l'Autorité de régulation et de programmation des extractions judiciaires (Arpeje), puis auprès de la gendarmerie, n'ayant pu être exécutées, le parquet a requis hier la prolongation de la détention au regard de « circonstances imprévisibles et insurmontables ».

Le parquet fait appel

Une demande à laquelle s'est opposé Bernard Molié, le juge des libertés et de la détention de Quimper, estimant qu'il appartenait aux autorités administratives d'adapter leurs moyens pour réaliser l'extraction en temps et en heure. Le parquet de Quimper annonçait hier son intention de faire appel de cette décision. En attendant que la cour d'appel tranche sur la question des « circonstances imprévisibles et insurmontables », le mis en examen devrait être libéré demain pour être placé sous contrôle judiciaire. Au risque de le voir disparaître dans la nature.

Le Télégramme

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