L’agression d’une collègue, le 23 avril, a été l’événement de trop pour les surveillants de la maison d’arrêt de Tours. Hier, ils ont manifesté devant la prison.
Rejoints par des collègues des maisons d'arrêt de Bourges, d'Orléans-Saran et de Dijon, les surveillants pénitentiaires de Tours ont bloqué les accès à la prison de la rue Henri-Martin, hier.
Une cinquantaine d'agents, au total, qui répondaient à l'appel d'une intersyndicale SPS, FO et Ufap. Si aucun fonctionnaire n'était gréviste, leur statut ne les y autorisant pas, c'est un service minimum qui était assuré : distribution des repas, promenade et accès aux douches. Toutes les autres activités avaient été supprimées.
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Un agent pénitentiaire résumait les raisons de ce mouvement : « Au sein de la direction interrégionale pénitentiaire, qui compte vingt établissements, la maison d'arrêt de Tours est considérée comme la pire des laissées pour compte. Nous sommes oubliés par notre hiérarchie ».
Les délégués syndicaux parlent de « restriction d'effectif de personnels qui perdure depuis de très nombreuses années à la maison d'arrêt de Tours » et rappellent que les surveillants de cet établissement « s'étaient déjà fortement mobilisés en 2007 et 2010, pour exprimer leur désarroi ».
Une enquête de l'inspection des services demandée
Ce que réclament les surveillants de la prison de Tours, c'est plus de considération de leur hiérarchie directe, mais surtout « une hausse des effectifs. Nous sommes 47 surveillants pour un effectif théorique de 54. Pour 219 détenus, on compte quinze surveillants en service au quotidien, et seulement onze le week-end. On monte des services de nuit à trois agents et un gradé ! » affirme un représentant syndical.
A l'occasion de ce mouvement, le bureau local syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS) a adressé une lettre ouverte à la directrice de l'administration pénitentiaire. Le syndicat affirme que depuis le début de l'année, « ce sont dix agents qui ont été victimes d'agressions graves à la maison d'arrêt de Tours ».
Les derniers faits, le 23 avril, se sont déroulés au quartier des mineurs. Un détenu a violemment frappé au visage une surveillante avec un couteau et une fourchette.
L'agent a failli perdre son œil et n'a dû son salut qu'à l'intervention d'un autre détenu et d'un surveillant. L'agresseur, un jeune migrant de 17 ans, s'est pendu dans sa cellule le lendemain.
Les surveillants estiment qu'en sous-effectifs, leur intégrité physique est menacée. Ils lancent un cri d'alarme à leur haute hiérarchie dans cette lettre ouverte : « La situation de la maison d'arrêt de Tours n'a jamais été aussi délétère. Tous les services sont souffrants. La désorganisation est telle qu'elle mériterait, comme nous le souhaiterions, que vous diligentiez une enquête de l'Inspection des services pénitentiaires ».
La Nouvelle République
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