Depuis
le début de l’année et surtout ces dernières semaines, plusieurs
détenus hommes et femmes dorment sur des matelas à même le sol.
La
direction inter-régionale ne répond pas...
L’UFAP-UNSa
Justice a saisi à plusieurs reprises, la direction inter-régionale
des services pénitentiaire de la région Grand-est à Strasbourg
afin d'organiser des désencombrements sur d’autres établissements
ayant des capacités d'accueil.
Des
transferts de détenues femmes, dont une enceinte (en ambulance), ont
eu lieu en urgence sur d’autres maisons d’arrêt, mais avec
beaucoup de difficultés...
Il
faut savoir que la maison d’arrêt accueille plusieurs femmes
enceintes et un bébé. La nurserie ne peut accueillir que 2 bébés
au grand maximum (les 2 bébés et les 2 mamans partageant la même
cellule, avec tous les problèmes de cohabitation que cela peut
poser).
Actuellement,
la situation au niveau des femmes s’est stabilisée. Il n’y a
plus de matelas au sol, mais la situation reste critique.
En
revanche, la situation au niveau du quartier hommes ne s'est pas
arrangée, bien au contraire. Cela fait plusieurs semaines que
des détenus dorment à terre.
Il
y en a eu 1, puis 2, puis 4 la semaine dernière et 7 ce matin...
L'Etablissement
déborde littéralement...
Depuis
le début de l’année, au 16 mai, la maison d’arrêt a eu 707
arrivants, pour 616 sortants, soit une augmentation de 91 détenus et
la tendance n’est pas à la baisse.
Plus
de 80 détenus n’ont pas leur place à la maison d’arrêt.
Ils devraient être détenus en centre de détention, ayant encore
plus de 2 ans à purger.
De
plus, l’établissement accueille des détenus de plus en plus
dangereux et difficile à gérer. Ce sont des exclus d’autres
établissements en raison d'agressions ou de tentatives d'évasion.
Un
des détenus nécessite l’ouverture de cellule à 2 agents équipés
de combinaisons pare-coups, casques avec visière, boucliers et un
personnel gradé. Il agresse en effet systématiquement le personnel.
Ce détenu totalise plus de 15 condamnations pour agressions sur
personnel et évasions.
Ce
matin, la maison d’arrêt avait 765 détenus (hommes, femmes,
mineurs). L’établissement a ouvert ses portes en 1988 pour 405
places.
Manipulation
des chiffres par l'Administration...
Par
une opération comptable artificielle, l’effectif théorique est
passé à 445 places il y a quelques années : L’administration
a en effet décidé que les grandes cellules de 2 places étaient
assez spacieuses pour devenir des cellules de 4 places. L’année
dernière, suite à la construction de 2 cellules médicales,
l’effectif théorique est passé à 447 places.
Personnels
en chute libre...
Au
niveau du personnel, l’effectif a diminué... Calculé sur la base
de 405 places, il est d'avance biaisé et déficitaire. De
plus, la base horaire de travail est restée gelée à 39 H
hebdomadaires (Alors que la durée légale est passée à 35 H).
Ajoutons
encore de nouvelles missions : par exemple, la gestion des
cabines téléphoniques s'est ajoutée sans avoir été abondée,
etc, etc.
Au
lieu d’y avoir 3 surveillants sur un étage, l'administration n'en
met que 2. A certains étages, les surveillants sont même seuls.
La
maison d’arrêt de Strasbourg n’est pas le seul établissement de
la région a avoir des matelas à terre. Sarreguemines et
Lons-Le-Saunier sont aussi confrontés au problème.
Le
paradoxe, c’est que les les établissements classés Centres de
Détention ne sont pas remplis dans la Région Grand-Est.
Il
y a actuellement une capacité de plus de 200 lits libre dans les
Centres de Détention de la région.
Malgré
les différentes demandes de l’UFAP/UNSa Justice, la direction
inter-régionale fait la sourde oreille à un désencombrement et
laisse des détenus dormir au sol... Alors qu'elle peut
parfaitement faire autrement !
C'est
proprement SCANDALEUX !
Strasbourg,
le 17 mai 2016
Le
Bureau Local UFAP
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