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mardi 17 mai 2016

Situation catastrophique à la Maison d’Arrêt de Strasbourg (UFAP)

Depuis le début de l’année et surtout ces dernières semaines, plusieurs détenus hommes et femmes dorment sur des matelas à même le sol.

La direction inter-régionale ne répond pas...

L’UFAP-UNSa Justice a saisi à plusieurs reprises, la direction inter-régionale des services pénitentiaire de la région Grand-est à Strasbourg afin d'organiser des désencombrements sur d’autres établissements ayant des capacités d'accueil.


Des transferts de détenues femmes, dont une enceinte (en ambulance), ont eu lieu en urgence sur d’autres maisons d’arrêt, mais avec beaucoup de difficultés...

Il faut savoir que la maison d’arrêt accueille plusieurs femmes enceintes et un bébé. La nurserie ne peut accueillir que 2 bébés au grand maximum (les 2 bébés et les 2 mamans partageant la même cellule, avec tous les problèmes de cohabitation que cela peut poser).

Actuellement, la situation au niveau des femmes s’est stabilisée. Il n’y a plus de matelas au sol, mais la situation reste critique.

En revanche, la situation au niveau du quartier hommes ne s'est pas arrangée, bien au contraire. Cela fait plusieurs semaines que des détenus dorment à terre.
Il y en a eu 1, puis 2, puis 4 la semaine dernière et 7 ce matin...

L'Etablissement déborde littéralement...

Depuis le début de l’année, au 16 mai, la maison d’arrêt a eu 707 arrivants, pour 616 sortants, soit une augmentation de 91 détenus et la tendance n’est pas à la baisse.
Plus de 80 détenus n’ont pas leur place à la maison d’arrêt. Ils devraient être détenus en centre de détention, ayant encore plus de 2 ans à purger.

De plus, l’établissement accueille des détenus de plus en plus dangereux et difficile à gérer. Ce sont des exclus d’autres établissements en raison d'agressions ou de tentatives d'évasion.

Un des détenus nécessite l’ouverture de cellule à 2 agents équipés de combinaisons pare-coups, casques avec visière, boucliers et un personnel gradé. Il agresse en effet systématiquement le personnel. Ce détenu totalise plus de 15 condamnations pour agressions sur personnel et évasions.

Ce matin, la maison d’arrêt avait 765 détenus (hommes, femmes, mineurs). L’établissement a ouvert ses portes en 1988 pour 405 places.


Manipulation des chiffres par l'Administration...

Par une opération comptable artificielle, l’effectif théorique est passé à 445 places il y a quelques années : L’administration a en effet décidé que les grandes cellules de 2 places étaient assez spacieuses pour devenir des cellules de 4 places. L’année dernière, suite à la construction de 2 cellules médicales, l’effectif théorique est passé à 447 places.

Personnels en chute libre...

Au niveau du personnel, l’effectif a diminué... Calculé sur la base de 405 places, il est d'avance biaisé et déficitaire. De plus, la base horaire de travail est restée gelée à 39 H hebdomadaires (Alors que la durée légale est passée à 35 H).

Ajoutons encore de nouvelles missions : par exemple, la gestion des cabines téléphoniques s'est ajoutée sans avoir été abondée, etc, etc.

Au lieu d’y avoir 3 surveillants sur un étage, l'administration n'en met que 2. A certains étages, les surveillants sont même seuls.

La maison d’arrêt de Strasbourg n’est pas le seul établissement de la région a avoir des matelas à terre. Sarreguemines et Lons-Le-Saunier sont aussi confrontés au problème.

Le paradoxe, c’est que les les établissements classés Centres de Détention ne sont pas remplis dans la Région Grand-Est.

Il y a actuellement une capacité de plus de 200 lits libre dans les Centres de Détention de la région.

Malgré les différentes demandes de l’UFAP/UNSa Justice, la direction inter-régionale fait la sourde oreille à un désencombrement et laisse des détenus dormir au sol... Alors qu'elle peut parfaitement faire autrement !

C'est proprement SCANDALEUX !

Strasbourg, le 17 mai 2016

Le Bureau Local UFAP

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