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lundi 2 mai 2016

TERRORISME - Sept détenus radicalisés incarcérés à Beauvais

Sept détenus radicalisés sont incarcérés dans la prison moderne de Beauvais dont Sid Ahmed Ghlam. Samedi, on apprenait qu’il avait passé des coups de fils depuis son ancienne prison.
  
Le nouvelle prison de Beauvais accueille 7 détenus radicalisés, dont Sid Ahmed Ghlam, mis en examen pour le meurtre d’une joggeuse et actes de terrorisme commis au nom de l'islam.

Le nouvelle prison de Beauvais accueille 7 détenus radicalisés, dont Sid Ahmed Ghlam, mis en examen pour le meurtre d’une joggeuse et actes de terrorisme commis au nom de l'islam.

LES FAITS

>>> Sid Ahmed Ghlam, étudiant algérien, est mis en examen dans l’affaire du meurtre d’Aurélie Châtelain, professeur d’EPS dans le Val-de-Marne.
>>> Cet islamiste radical est soupçonné d’avoir préparé un attentat contre l’église de Villejuif.
>>> Samedi, on apprend que le détenu a passé des coups de téléphone depuis la prison de Fresnes pendant les six premiers mois de sa détention.
>>> Depuis fin mars, il est incarcéré à la prison de Beauvais.

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La nouvelle prison de Beauvais offrirait-elle de meilleures garanties de sécurité que les autres gros établissements français ? Après un passage à l’isolement dans le quartier réservé aux islamistes radicaux de Fresnes (Val-de-Marne), Sid Ahmed Ghlam a été transféré, fin mars, dans la prison de Beauvais. Placé en isolement, il est le septième détenu radicalisé à rejoindre l’établissement.

Ouverte en décembre 2015, la nouvelle prison de Beauvais possède 576 caméras… et des brouilleurs d’ondes ultra-performants qui pourraient bien couper l’envie à Sid Ahmed Ghlam de téléphoner.

En effet, le 20 novembre 2015, une semaine après les attentats de Paris, les gardiens de la prison de Fresnes ont découvert une puce de téléphone dans sa cellule. À l’intérieur : la trace de centaines d’appels à des individus dont la plupart sont des jihadistes partis en Syrie. Une autre fouille effectuée par des policiers permettra la découverte d’une puce neuve. Selon certaines sources, ses conversations étaient écoutées par les renseignements.

«  Pour l’instant, tout va bien à Beauvais. Ce détenu n’a personne à gauche, ni à droite de sa cellule et le bâtiment le plus proche est à plus de cent mètres. Il est inspecté quand il change de salle. On a des brouilleurs de dernière technologie. Hormis une complicité, il n’a pas la possibilité de se procurer un téléphone  », estime un surveillant du centre pénitentiaire de Beauvais. Les agents ont d’ailleurs pu s’apercevoir de l’efficacité de ces technologies dernièrement lorsqu’ils ont voulu contacter un médecin de nuit, sans y parvenir. «  On a été obligé de s’éloigner un peu de la prison pour passer le coup de fil  ».

Le fléau des portables, qui fleurissent en prison, n’est pas un phénomène nouveau. Les combines pour s’en procurer ne manquent pas : du colis envoyé par-dessus les murs aux complicités en interne en passant par les parloirs. Rien que pour le seul mois de janvier 2016, 2 500 téléphones ont été saisis dans les 192 établissements pénitentiaires en France.

Reste que le téléphone n’est pas l’unique souci des agents pénitentiaires, dans le cas de Sid Ahmed Ghlam. Compte tenu de son profil dangereux, les gardiens de prison doivent le surveiller comme le lait sur le feu. «  Nous n’accueillons pour l’instant que 250 détenus et on a déjà sept prisonniers radicalisés. On craint que le phénomène ne s’amplifie, la prison n’a pas encore atteint sa capacité maximale de 604 détenus et c’est la plus moderne, à proximité de Paris », rappelle Jooris Ledoux, délégué syndical Ufap-Unsa à Beauvais.

« Nos agents ne sont pas bien formés pour gérer cette population. On peut avoir en face de nous quelqu’un qui fait du prosélytisme sans savoir comment lui répondre », poursuit Jooris Ledoux. Le secrétaire national du syndical, Jean-François Forget, va plus loin. Selon lui, ces détenus aux profils relevés devraient se trouver dans une prison ultra-sécurisée. «  La prison de Beauvais est belle mais elle n’est pas plus sécurisée que d’autres. Il existe 800 brouilleurs dans les prisons françaises, pas un seul ne fonctionne bien  ».

Ce dernier estime que la France pourrait s’inspirer de ce qu’il se fait dans d’autres pays, comme au Canada, où il existe des centres ultra-sécurisés. «  On n’a pas besoin de grosse structure, quelque 80 ou 90 places suffiraient. L’établissement bénéficierait de tout l’arsenal nécessaire pour garantir 100 % de sécurité.  »

Du côté de la direction, on indiquait, au contraire, que l’inquiétude n’était pas de mise. «  On ne construit pas un établissement avec un tel dispositif de sécurité pour n’y mettre que des voleurs de poule », a réagi le directeur interrégional de l’administration pénitentiaire, Alain Jego, chez nos confrères du Parisien.

Une prison moderne

>>>Ouverte en décembre 2015, la nouvelle prison de Beauvais, située au sud de la Ville, compte quatre bâtiments protégés haut de 6,40 mètres, deux miradors de 17 mètres et 576 caméras.
>>> Actuellement, la prison accueille 250 détenus. Elle en comptera 604 d’ici fin 2016.
>>> 304 agents y travaillent, dont 250 surveillants.

Courrier Picard

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