Un surveillant de la maison d’arrêt de Villepinte a cessé son travail, lundi, après avoir reçu un coup de poing au visage de la part d’un détenu mineur.
Il souffre d’une fracture du nez et doit se rendre ce mardi à l’unité médico-judiciaire de Seine-Saint-Denis pour faire expertiser sa blessure.
« Le détenu s’impatientait d’accéder à la cabine téléphonique, rapporte Erwan Saoudi, délégué FO Pénitentiaire. Notre collègue lui a demandé d’attendre cinq ou dix minutes car il était occupé, et lorsqu’il est revenu pour lui ouvrir, le détenu l’a insulté et s’est collé à lui. Le surveillant l’a repoussé et c’est alors qu’il a reçu un coup en plein visage. »
Liens commerciaux :
L’alerte a été donnée, les deux autres agents présents au quartier des mineurs ont maîtrisé le jeune détenu, envoyé depuis au quartier disciplinaire.
« On bourre les cellules, il n’y a pas assez de surveillants »
Cette agression intervient sur fond de surpopulation carcérale, que dénoncent unanimement les syndicats. « On bourre les cellules, il n’y a pas assez de surveillants, ça crée des tensions qui dégénèrent », déplore Erwan Saoudi.
De source syndicale, le quartier mineur regroupe 40 prisonniers de 16 à 18 ans, dont certains partagent la même cellule depuis que deux cellules sont inutilisables en raison d’un incendie et d’un dégât des eaux.
« La maison d’arrêt est en situation de surpopulation », reconnaît l’administration pénitentiaire, précisant que toutes les maisons d’arrêt d’Ile-de-France sont dans le même cas. D’autant que depuis l’été 2014, la prison parisienne de la Santé est fermée pour rénovation.
« Ça va finir par péter »
De source syndicale « 1 048 hommes sont actuellement enfermés à Villepinte, pour 588 places théoriques », rappelle Philippe Kuhn, délégué SPS (syndicat pénitentiaire des surveillants et brigadiers), alors que le nombre d’agents est lui inférieur au nombre théorique. 160 affectations pour 175 théoriques, 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
« Au quartier des arrivants, il y a trois détenus par cellule », déplore Philippe Kuhn, qui ne compte plus les matelas au sol : « On entasse, on entasse, mais ça va finir par péter. »
Le nombre de détenus ne cesse de croître depuis deux ans : « Il a augmenté de 4,5 % en 2015, après avoir augmenté de 4 % par rapport à l’année précédente », ajoute Philippe Kuhn, qui s’en est ouvert en avril au directeur interrégional.
Toutes les prisons d’Ile-de-France surpeuplées
Au 1er avril 2016, les taux d’occupation des prisons d’Ile-de-France défiaient des records : 201 % à Fresnes (Val-de-Marne), 180 % à Nanterre (Hauts-de-Seine), 178 % à Villepinte, 175 % au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne), 171 % à Bois-d’Arcy (Yvelines), 160 % à Osny (Val-d’Oise) et 153 % à Fleury-Mérogis (Essonne).
D’après les informations rapportées par le syndicat SPS, 13567 personnes étaient détenues dans la région début avril pour 9 038 places.
Le Parisien
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire