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mardi 14 juin 2016

Violences sur des gardiens de prison : sept détenus jugés ce matin

Des onze détenus impliqués dans les événements de mardi dernier au centre pénitentiaire de Domenjod et placés hier en garde à vue, sept seront jugés ce matin en comparution immédiate pour violences avec armes sur agents dépositaire de l’autorité publique.

C’est un convoi exceptionnel qui a quitté tôt hier matin le centre pénitentiaire de Domenjod. Une demi-douzaine de véhicules à bord desquels se trouvaient pas moins de onze détenus, impliqués à divers degrés dans les événements survenus mardi dernier dans la cour du bâtiment H.



Placés en garde à vue dans les locaux de la sûreté au commissariat Malartic, ces prisonniers pour certains déjà très connus de la justice ont dû s’expliquer sur les violences dont ont été victimes dix surveillants ce jour-là, à la suite d’une bagarre opposant deux détenus.

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Entendus, les deux protagonistes initiaux ne font pas partie des sept personnes qui seront jugées ce matin selon la procédure de comparution immédiate. S’il est établi que des violences réciproques ont été commises, elles seront traitées dans le cadre d’une autre procédure. Deux autres mis en cause sont également écartés de l’affaire : ils avaient bien participé aux jets de pierres, mais sans blesser les gardiens.

Le guet-apens pas démontré

Les sept autres en revanche comparaîtront bien ce matin devant le tribunal correctionnel pour « violences volontaires en réunion sur agents dépositaires de l’autorité publique. » Essentiellement des coups de pieds et de poings portés aux agents qui étaient intervenus pour séparer les deux bagarreurs.

Pour certains, l’état de récidive et les circonstances aggravantes d’usage d’une arme par destination (des pierres) et/ou de faits ayant entraîné des interruptions de travail supérieures à huit jours sont visées à la procédure.

Parmi les dix gardiens victimes, et qui doivent se constituer partie civile à l’audience ce matin, deux ont fait l’objet d’interruptions totales de travail de dix jours.

L’enquête n’a pas permis de démontrer que ces violences relevaient de la mutinerie ou d’un guet-apens préparé à l’avance, comme cela avait été envisagé initialement par les personnels de la pénitentiaire dénonçant des représailles aux mesures prises pour lutter contre l’introduction d’objets.

Les images de vidéosurveillance exploitées par la police ont permis d’établir que la bagarre originelle était bien réelle (l’un des deux a d’ailleurs été sérieusement blessé). Difficile donc de démontrer qu’il s’agissait d’une diversion destinée à attirer les gardiens dans un piège.

SANCTIONS DISCIPLINAIRES MAXIMALES

Interrogés, les mis en cause ont pour la plupart reconnu leur implication dans les violences, mais sans pour autant donner de raisons autres que le besoin de se défouler ou leur simple détestation des gardiens. Ils encourent pour ces faits dix ans d’emprisonnement.

Tous ont déjà fait l’objet de sanctions prononcées lors d’une commission disciplinaire qui s’est tenue dans l’établissement jeudi dernier, 48 heures à peine après les faits. La plupart ont été frappés de peines fermes en quartier disciplinaire, certains pour le maximum de 30 jours prévu par la loi.

Illustration de l’impact de cet événement exceptionnel pour l’organisation de la prison, certains devront attendre leur tour avant de purger cette sanction, le quartier disciplinaire comportant moins de places que de détenus sanctionnés...

En attendant, l’épisode de mardi dernier n’a pas empêché le centre pénitentiaire de reprendre un train de vie habituel, avec de nouvelles bagarres ou tentatives d’introduction d’objet dans l’enceinte de l’établissement pas des complices extérieurs (lire par ailleurs).

Jeudi dernier, alors qu’elle visitait la prison accompagnée de la direction, la députée Monique Orphé est elle-même tombée nez à nez avec deux hommes qui tentaient de faire passer des colis dans l’une des cours, et qui ont pris la fuite.

Clicanoo.re

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