Saint-Lô et Cherbourg entendent profiter de l'annonce faite hier par Jean-Jacques Urvoas de construire entre 10 309 et 16 143 cellules d'ici 2025.
Les deux villes manchotes sont candidates depuis longtemps pour accueillir un nouveau centre.
L'annonce de Jean-Jacques Urvoas, a provoqué de rapides réactions dans le département de la Manche.
Le ministre de la Justice a présenté un rapport sur l'encellulement individuel qui préconise de construire entre 10 309 et 16 143 cellules d'ici 2025. De quoi relancer la guerre des territoires dans la Manche où depuis plusieurs années maintenant Cherbourg et Saint-Lô sont sur les rangs pour accueillir un nouveau centre pénitenciaire.
Les circonvolutions d'un serpent de mer
En 2012, sous la présidence Sarkozy, Michel Mercier, alors Garde des Sceaux, se rend à Saint-Lô, à l'endroit même où doit être construit un nouveau centre pénitenciaire...Il confirme le projet saint-lois (537 places) sans remettre en cause les prisons de Coutances et Cherbourg.
Mai 2012, François Hollande est élu président de la République, Christiane Taubira est ministre de la Justice. "Le gouvernement précédent avait annoncé toute une série de constructions alors qu'il n'y a pas de terrain et que surtout il n'y a même pas de dossier, aucune étude, aucune estimation", avait-elle affirmé en direct sur notre antenne, en novembre 2012 . Le projet saint-lois tombe alors dans les oubliettes...
Mai 2012, François Hollande est élu président de la République, Christiane Taubira est ministre de la Justice. "Le gouvernement précédent avait annoncé toute une série de constructions alors qu'il n'y a pas de terrain et que surtout il n'y a même pas de dossier, aucune étude, aucune estimation", avait-elle affirmé en direct sur notre antenne, en novembre 2012 . Le projet saint-lois tombe alors dans les oubliettes...
Philippe Gosselin, député de La Manche, vice-Président de Saint-Lô Agglo et fervent défenseur de ce projet, a donc réagi très vite à l'annonce du Ministre " Banco ! Nous sommes prêts ! Le Garde des Sceaux devra démontrer qu'il est capable d'agir rapidement et concrètement.
Nous l'attendons sur ce point. Peu de territoires sont prêts et opérationnels pour accueillir des établissements pénitentiaires et reprendre l'existant. Dans la Manche, il faudra moderniser les établissements de Cherbourg et de Coutances. Et le projet envisagé et calé dès 2011 par le Ministre de la Justice sur Saint-Lô doit être remis au goût du jour."
Nous l'attendons sur ce point. Peu de territoires sont prêts et opérationnels pour accueillir des établissements pénitentiaires et reprendre l'existant. Dans la Manche, il faudra moderniser les établissements de Cherbourg et de Coutances. Et le projet envisagé et calé dès 2011 par le Ministre de la Justice sur Saint-Lô doit être remis au goût du jour."
Et d'argumenter sur le fait que les terrains sont déjà achetés et que ce centre penitentiaire à Saint-Lô répondrait "aux besoins de cette partie ouest du territoire de la France."
Cherbourg dans les starts
L'annonce de Jean-Jacques Urvoas a aussi fait réagir dans le Cotentin si cher au coeur de son collègue du gouvernement, Bernard Cazeneuve, ancien élu local de Cherbourg...Benoit Arrivé, maire de Cherbourg-en-Cotentin, a déposé une candidature il ya une semaine pour un projet qui se situerait sur l'axe Nord- Sud. La maison d'arrêt actuelle, en plein centre-ville est particulièrement vétuste. Selon Benoît Arrivé, le projet cherbourgeois répond aux critères essentiels: transports, sécurité, structures médico-sociales, pôle judiciaire.
L'Etat condamné
Il faut dire que dans certains endroits du département, la situation en prison n'est plus tenable. Exemple à Coutances, en juin dernier, il y avait 86 prisonniers pour 71 places à la Maison d'arrêt. Depuis 2014, une trentaine de détenus et ex-détenus ont entamé des démarches auprès du Tribunal Administratif de Caen pour dénoncer la surpopulation carcérale et leur condition de détention. Le taux d'occupation a parfois atteint jusqu'à 205 pour cent.
" Dans des dortoirs pour 6 ou 9, ils étaient douze"
Le 19 juillet 2016, pour deux des plaignants, le tribunal administratif de Caen a condamné l'Etat à leur verser 400 € pour l'un et 1300 € pour l'autre. Le tribunal a estimé que chacun d'eux avait vécu dans moins de 3 m2 durant une quarantaine de jours, une surface trop restreinte générant un préjudice moral et justifiant une indemnisation.
France 3
France 3
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire