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vendredi 30 septembre 2016

DES AGENTS PÉNITENTIAIRES ONT BLOQUÉ LA PRISON DE FRESNES POUR DÉNONCER L'INSÉCURITÉ

Une cinquantaine de surveillants de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) ont empêché les extractions et les arrivées de détenus, jeudi soir, pour dénoncer la "dégradation constante" de leurs conditions de travail après une série d'agressions dans différents établissements pénitentiaires.

Feux de palettes et pneus brûlés : la prison de Fresnes (Val-de-Marne), première maison d'arrêt à avoir expérimenté les unités de déradicalisation, a connu une soirée agitée dans la nuit de jeudi à vendredi.



En effet, une cinquantaine d'agents pénitentitaires ont bloqué l'accès à la maison d'arrêt en empêchant les extractions et les arrivées de détenus, à l'appel du Syndicat National Pénitentiaire Force Ouvirère (SNPFO).

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Objectif : protester contre la "dégradation constante" de la sécurité sur leur lieu de travail après plusieurs agressions survenues ces derniers mois dans différentes prisons françaises.

S'agissant de Fresnes, "il n'y a aucune étanchéité avec le reste de la population pénale", a déclaré le responsable local FO Cédric Boyer à propos de la trentaine de détenus incarcérés dans l'unité de déradicalisation de la maison d'arrêt.

"Nos seules armes sont notre sifflet et la solidarité entre collègues", a-t-il alerté. La surpopulation carcérale atteint 200% à Fresnes soit 2829 détenus pour une capacité de 1607 places, selon les chiffres du ministère de la Justice. Les surveillants ne sont que 600, souvent un à chaque étage pour 120 détenus.

Des agressions en série

Des CRS sont intervenus sur le site, aux alentours de 23 heures, pour déloger les manifestants. Les principaux syndicats pénitentiaires avaient déjà lancé à la mi-septembre un cri d'alarme, interpellant le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas sur la montée de la tension dans les prisons, où le nombre des détenus a battu un record en juillet (on comptait le mois suivant 68.819 détenus pour 58.507 places).

Cette tension s'était traduite ces dernières semaines par une succession d'incidents visant notamment des surveillants. Après l'agression de deux fonctionnaires par un détenu radicalisé à Osny (Val d'Oise) et une mutinerie à Vivonne (Vienne), un détenu a agressé cinq surveillants mardi au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne).

Quelque 4000 actes de violence visant des surveillants ont été comptabilisés en 2015 et plus de 2760 depuis début 2016, avait récemment précisé le garde des Sceaux."On réclame la fouille totale et complète de l'établissement pour le vider de toute arme artisanale", a expliqué Sylvain Royere, du syndicat Ufap-Unsa Justice.

Diverse actions du même types que celles de Fresnes ont été menées à travers la France : à Fleury-Mérogis (Essonne), plus grand établissement pénitentiaire d'Europe, une centaine d'agents ont bloqué l'entrée de la maison d'arrêt entre 6h30 et 7h45 pour dénoncer "le manque de réaction de l'administration pénitentiaire face aux récentes agressions".

A Annœullin (Nord), qui héberge une autre des cinq unités dédiées à la déradicalisation, une vingtaine de manifestants ont dénoncé "les drames qui visent les personnels et l'immobilisme des politiques".

Dans les Yvelines, à Bois d'Arcy, une quarantaine de personnels ont mis le feu à des palettes et des pneus devant la prison et filtraient les entrées. Même chose à Sequedin (Nord), et des blocages ont également eu lieu à Osny, Villepinte (Seine-Saint-Denis), Saint-Martin-de-Ré (Charente-Martime).

LCI

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