Une partie du personnel pénitentiaire indrien a observé un mouvement de grève, hier. Il réclame des moyens humains et matériels supplémentaires.
Les visiteurs ont été systématiquement refoulés, hier, à l'entrée du centre de détention du Craquelin, à Châteauroux. « On ne laisse passer que le personnel du ministère de la Justice », annonçait Pascal Sabourault, délégué régional Force ouvrière.
A ses côtés, une vingtaine de surveillants de prison tenaient, depuis 6 h 30, un piquet de grève derrière des palettes en bois et des pneus empilés pour former un barrage.
Pendant ce temps, à la maison centrale de Saint-Maur, seul « un service minimum » était assuré par les surveillants.
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Une dizaine de détenus radicalisés
Ce mouvement de grève national était organisé pour dénoncer les conditions de sécurité dans lesquelles travaille le personnel pénitentiaire. « Nous réclamons des moyens humains et matériels », tonne Pascal Sabourault.
« Il nous faut pouvoir mieux gérer les détenus récalcitrants », souligne Guillaume Fortin, secrétaire CGT à la Maison centrale de Saint-Maur.
D'après les syndicats, une vingtaine de personnels manquent à l'appel au Craquelin et le même nombre à Saint-Maur pour encadrer, respectivement, les trois cent cinquante et cent quatre-vingts détenus incarcérés. « Les remplacements des collègues qui partent ne sont pas effectués », déplore Guillaume Fortin.
Des missions ne sont ainsi pas assurées. « Des postes de sécurité ne sont pas occupés, notamment pour les promenades qui ne sont surveillées que par vidéo », dénonce Cédric Chiquart, agent pénitentiaire au Craquelin.
Regrettable dans le contexte actuel. « La promenade est le lieu de regroupement des détenus : c'est là que se font les trafics et la radicalisation, c'est là que nous effectuons nos missions de renseignement. » Selon lui, des menaces de mutinerie planaient, ces derniers jours, sur le Craquelin : « Deux détenus sont surveillés. »
D'après Pascal Sabourault, une dizaine de détenus radicalisés sont incarcérés dans les prisons indriennes : « Cinq ou six à Saint-Maur et la même chose à Châteauroux, plus quelques-uns qui sont fichés S. » Une situation qui fait grandir le sentiment d'insécurité. « Ce phénomène de radicalisation a évolué et il touche tous les établissements, estime une surveillante du Craquelin. On le sent, par de petits comportements, surtout en service de nuit : on les voit faire leur prière. »
Elle et ses collègues réclament des formations pour appréhender ce problème grandissant.
La Nouvelle République
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