La prison de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, a inauguré il y a un mois un module "Respecto".
Pour les 185 détenus qui l'ont intégré, les conditions d'incarcération ont bien changé : ils sont autorisés à sortir de leur cellule 8 heures par jour en échange de quelques obligations.
À la maison d'arrêt de Villepinte, certains détenus vont et viennent dans les couloirs, sortent en promenade quand bon leur semble. Une situation inhabituelle expérimentée depuis un mois par les 185 détenus du module "Respecto" inauguré le 26 septembre dernier.
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Le principe de ce module, qui accueille environ 20% des 1 080 détenus de la prison, est simple : les conditions de détention sont largement assouplies en échange de la participation des détenus au ménage, à des ateliers, au respect de certains horaires.
On arrive mieux à vivre, du fait qu'on soit plus libre
Gilles, détenu
L'exemple vient d'Espagne. En France, il a été implanté pour la première fois à Mont-de-Marsan, dans les Landes, il y a deux ans. Villepinte est donc la deuxième maison d'arrêt à se lancer avec un module de ce genre. Avec pour objectif de faire baisser la violence.
Les détenus s'engagent par contrat
Une petite révolution pour les détenus, comme en témoigne Rani sur France Bleu Paris : "C’est un changement total. Avant c’était l’enfermement pratiquement toute la journée, avec une heure de promenade le matin, une heure de promenade l’après-midi. Aujourd’hui, on a beaucoup plus d’avantages, nous avons les clés de notre cellule, nous avons accès au stade tous les jours. Avec 'Respecto', comme le mot le dit, c’est le respect, le respect de l’administration, le respect des détenus, le respect de sa cellule, de l’entretien des locaux, des douches, des couloirs, des coursives."
À la moindre dérive, les détenus sont exclus du module. "C'est très bien que ce soit aussi radical, ajoute Rani, ça nous fait comprendre qu’on a tous une épée de Damoclès au-dessus de la tête, on nous a fait confiance, on nous a donné une clé, on nous a donné une certaine petite liberté à accéder à toutes les ailes, à la douche toute la journée, si on veut garder ce privilège, à nous de respecter l’engagement que nous avons signé."
Les perturbateurs sont immédiatement exclus
Il y a d'ailleurs déjà eu des exclusions, pour des détentions illégales d'objets ou de produits illicites, notamment.
Tolérance zéro en matière de violences, d'incivilités, de détention d'objets interdits
Léa Poplin, directrice de la maison d'arrêt de Villepinte
Le leitmotiv de Léa Polin, directrice de la maison d'arrêt de Villepinte, est de faire baisser la violence au sein de sa prison surpeuplée, 1 080 détenus pour 587 places la semaine dernière.
"C’est une vraie spirale vertueuse qu’on doit mettre en place et pour tout l’établissement. Les autres détenus amendent leur comportement pour pouvoir intégrer le module de respect, en se disant que peut-être que ça vaut le coup finalement de faire des efforts pour pouvoir avoir une heure de sport par jour".
Le module devra faire ses preuves. Le syndicat majoritaire CFTC a approuvé le projet mais les tensions sont toujours fortes dans le reste de la prison avec encore plusieurs agressions de surveillants la semaine dernière.
Franceinfo
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