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lundi 3 octobre 2016

Manche : en prison, il se fait tabasser par six autres détenus

Vendredi 30 septembre 2016, le tribunal correctionnel de Coutances (Manche) a condamné six détenus de la maison d'arrêt à de la prison ferme. 


Quelques jours avant, ils avaient passé à tabac un autre détenu.



Six détenus de la maison d'arrêt de Coutances (Manche) ont été jugés pour violences aggravées, en comparution immédiate, le 30 septembre 2016, par le tribunal de Coutances.

Un passage à tabac

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Dimanche 25 septembre 2016 au soir, ils sont neuf dans une cellule de seize mètres carrés quand l'un d'eux, Reynaldo Quinton, 32 ans, porte un premier coup de poing au visage de la victime.

Cinq autres détenus se joignent à l'agresseur et passent à tabac le plaignant. Deux détenus restent à l'écart, mais ne font rien pour le secourir. La victime parvient à se dégager de ses agresseurs et à prévenir les gardiens. Son visage est tuméfié, il a un oeil fermé, le dos et les bras couverts d'ecchymoses, son état nécessitera trois jours d'arrêt de travail.

Le "mettre à l'amende"

Reynaldo Quinton reconnaît avoir frappé le premier, il explique avoir appris que la victime était un délinquant sexuel sur mineur et qu'il avait décidé de le "mettre à l'amende". Interrogé sur l'utilisation d'un savon glissé dans une chaussette pour faire une matraque improvisée, il proclame: "Je n'ai pas besoin d'un savon pour faire mal".

Confronté à la victime par visioconférence, il s'emporte et se montre agressif, il faudra la menace de poursuites par le ministère public pour qu'il se calme. Quatre autres détenus reconnaissent leur participation à ce passage à tabac, mais minimisent leurs gestes, ils gardent le silence sur l'implication des autres et craignent visiblement des représailles. Sébastien Legendre, 41 ans, 18 condamnations, nie tout en bloc en dépit des accusations du plaignant. Dans le monde carcéral, les délinquants sexuels, "les pointeurs" dans le jargon des prisons, sont régulièrement stigmatisés et sont habituellement mis à l'écart pour leur sécurité.

"Une loi de la jungle intolérable"

Dans son réquisitoire, le procureur cite Valéry Giscard d'Estaing: "La prison, c'est la privation de liberté et rien d'autre". Et Jean-Paul Sartre: "L'enfer, c'est les autres". Il explique qu'il y a deux logiques qui s'affrontent, le "code du détenu", où des délinquants s'arrogent le droit d'exercer une parodie de justice, "une loi de la jungle intolérable" et l'état de droit qui rend une justice sereine et impartiale au nom des citoyens.

De six à 18 mois de prison ferme

Le tribunal suit les réquisitions du ministère public et condamne Reynaldo Quinton à 18 mois de prison ferme, Franck Marie, 41 ans, à 12 mois, Sébastien Legendre à neuf mois de prison, Charlie Royer, 19 ans à neuf mois, ainsi que Gaétan Jacques et Steve Larquemin, tous deux 19 ans, à six mois.

La Manche Libre

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