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mercredi 9 novembre 2016

L'absence d'escorte pénitentiaire vire au feuilleton ubuesque

« On marche sur la tête ! ». Colère non feinte, hier après-midi, du procureur de la République de Quimper, Thierry Lescouarc'h. 

Un homme de 30 ans, interpellé le 2 novembre après le braquage d'une pharmacie quimpéroise, devait être jugé selon la procédure de comparution immédiate.

Ses auditions, tout au long d'une garde à vue prolongée, avaient permis de le confondre pour dix autres vols aggravés à l'encontre de pharmaciens et de pompistes quimpérois mais aussi briécois, châteaulinois et douarnenistes.



Aussi, Thierry Lescouarc'h avait-il pris les devants pour s'assurer qu'il pourrait bien être extrait de la maison d'arrêt pour comparaître hier. Las !

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Finalement, pas d'escorte pénitentiaire disponible et des gendarmes qui ne peuvent suppléer, faute d'effectifs suffisants. Le prévenu ayant refusé la visioconférence, le tribunal n'a pu que constater son impossibilité à le juger.

Le procureur ne décolère pas : « Situation ubuesque, anormale et scandaleuse », martèle-t-il. Dans la salle d'audience, une bonne dizaine de victimes éberluées. Certaines ont été la cible de jets de gaz lacrymogène, d'autres ont reçu des coups pour les obliger à remettre leur fonds de caisse. Le tribunal leur présente ses excuses.

Toutes ces personnes entendent que leur braqueur présumé aurait bien pu être libéré sur ces entrefaites, son mandat de dépôt étant devenu caduc. Il se trouve qu'il avait des peines à exécuter. « Il a douze mois de reliquat. Il n'est pas libérable avant août ! », souffle le magistrat du parquet, qui renvoie le dossier au 9 mars prochain.

Le jour précédent, c'est le magistrat brestois Gérard Legname qui s'était emporté contre une énième absence d'escorte pénitentiaire, qui ne lui avait laissé d'autre choix que de juger un prévenu par visioconférence, dans des conditions de son et d'images pas vraiment en « haute fidélité ». La justice du XXIe siècle s'effiloche...

Le Télégramme

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