Roland Patrus, 70 ans, a un casier judiciaire plus que chargé. Braqueur multirécidiviste, condamné pour meurtre aux assises, il poursuit l’administration pénitentiaire pour des vols de… Rolex et de cravates Hermès !
Mais c’est bien lui qui comparaissait, jeudi, devant le tribunal correctionnel d’Arras, pour faux et usage de faux dans cette affaire.
Roland Patrus, âgé de 70 ans, a un lourd passé judiciaire : assassinat, braquages avec armes, vol avec violence ayant entraîné la mort… Il a été condamné au total à plus de cinquante ans de prison.
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« Vous avez eu assez peu de temps libre dans votre vie. Vous êtes un délinquant chevronné », estime la présidente du tribunal Hibon. « Oui malheureusement », répond-il à la barre, encadré par un important dispositif de forces de l’ordre.
Une montre Rolex à 28 463,37 €
L’affaire pour laquelle ce détenu braqueur était de retour dans une salle d’audience a de quoi surprendre. Roland Patrus estime qu’au fil de ces changements de prison pour purger ses peines (il est aujourd’hui au centre de détention de Bapaume), l’administration pénitentiaire lui a dérobé ses affaires.
Et le bandit aime le luxe. Des cravates Hermès pour 1 200 € et une Rolex estimée à 28 463,37 €.
L’administration a reconnu la perte des cravates et les lui a remboursées. Mais pas la Rolex. L’affaire sera d’ailleurs plaidée le 1er décembre au tribunal administratif de Lille.
« À partir du moment où vous êtes un détenu, vous êtes un menteur. Je suis forcément coupable de tout. »
La justice a des gros doutes sur la montre de luxe (chère à Jacques Séguela) et Roland Patrus était notamment poursuivi pour altération frauduleuse de la vérité dans un écrit.
« Les faux sont clairs », selon le parquet qui a requis sept mois de prison ferme.
« À partir du moment où vous êtes un détenu, vous êtes un menteur. Je suis forcément coupable de tout. Cette montre, j’y tenais. C’était un cadeau de ma femme. »
Petit problème, cette dernière ne peut apporter son témoignage. Madame Patrus est décédée en 2008.
« Ce procès, c’est un boulevard pour moi, plaide, de façon assez hautaine, Me Benoît David, l’avocat parisien du braqueur à la recherche de sa Rolex. Pourquoi aucune enquête graphologique n’a-t-elle été effectuée ? Vous n’avez aucune certitude dans ce dossier. »
Le tribunal a demandé un complément d’information auprès du commissariat d’Amiens. Le but : tenter de retrouver la fiche originale, lors de son entrée carcérale, qui s’est égarée.
« Je remercie le tribunal de son attention », a conclu Roland Patrus dans une audience plus que surprenante.
La Voix du Nord
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