Depuis la fermeture de la prison de Loos en octobre 2011, beaucoup attendaient un jour comme ce mercredi.
L’énorme main de la pelle hydraulique arrache des bouts de l’emblématique dôme de l’ancienne prison de Loos. La charpente de bois, au-dessus du panoptique, sorte de hall-vigie où convergeaient toutes les coursives, est démontée mécaniquement.
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« On a démarré la démolition il y a environ quinze jours, indique fièrement le patron de l’entreprise Renard, une entreprise régionale dont le siège est à Escaudain. Sur le chantier actuellement, quatre à cinq ouvriers travaillent. » Du sol s’élèvent trois tas : bois, béton et brique, séparés pour être valorisés ensuite. « D’ici une semaine, il n’y aura plus de dôme », continue Olivier Renard, dont c’est le premier chantier de démolition carcérale.
L’ancienne prison comportait un centre de détention (pour les condamnés) de 350 places, et une maison d’arrêt (pour les prévenus et les courtes peines), « qui était suroccupée à 200 % de sa capacité », indique Alain Jégo, directeur interrégional des services pénitentiaires. Devenue insalubre, elle avait fermé en octobre 2011. Quelques mois avant, Annœullin avait ouvert, « mais ça ne compensait pas la fermeture des deux sites de Loos, maison d’arrêt et centre de détention ».
L’ouverture de la nouvelle prison de Loos redistribue les cartes de l’organisation des prisons de la métropole lilloise
La prison du Havre était passée en 2010 « de 200 à 650 places », et Rouen a une maison d’arrêt (la Normandie est dans l’interrégion pénitentiaire). D’ailleurs, poursuit Alain Jégo, « on est obligés de transférer entre 300 et 400 détenus par an, du Nord-Pas-de-Calais vers le sud de l’interrégion, c’est-à-dire la Normandie ». Pour désencombrer les prisons nordistes pleines à craquer.
L’ouverture de la nouvelle prison de Loos, à l’horizon 2021 si les fouilles archéologiques obligatoires ne se révèlent pas trop fructueuses, redistribue les cartes de l’organisation des prisons de la métropole lilloise. « C’est un jeu de dominos, commente Alain Jégo. Actuellement Annœullin a une partie centre de détention, une partie maison d’arrêt ; elle ne sera plus qu’une maison d’arrêt. » Le centre de semi-liberté d’Haubourdin, « peu adapté », sera fermé. En effet Loos comportera un quartier de semi-liberté (QSL).
« On n’implantera pas de miradors »
D’ailleurs le nouvel établissement loossois ne sera pas une installation tout sécuritaire. « On n’implantera pas de miradors », contrairement à Annœullin et Sequedin. Ces dernières seront alors toutes deux des maisons d’arrêt, le seul type de prisons qui souffre de la surpopulation. La nouvelle structure sera un établissement pour peines d’environ 700 places, avec un QSL donc, et « un quartier de préparation à la sortie, pour les détenus dont le reliquat de peine est inférieur à un an ».
L’ancienne abbaye échappe à la destruction
« L’idée est de réhabiliter en partie l’abbaye du XVIIIe siècle, où nous avons environ 20 000 m² de plancher », indiquent Christophe Lambert et Thierry Blard, de l’Agence publique pour l’immobilier de la justice (APIJ). Dans ce monument, qui a failli être classé et qui abritait auparavant le centre de détention, « on implantera la base ERIS (les CRS des prisons) et le Pôle régional d’extraction judiciaire (PREJ) ».
L’administration pénitentiaire a récupéré cette mission en 2015. Pour le moment, le Pôle se trouve dans un ancien logement de fonction, sur le terrain de l’allée du Train-de-Loos. 10 000 m², de logements de fonction et partie de l’ancienne maison d’arrêt, ont déjà été démolis. 21 200 sont en cours de démolition.
La Voix du Nord
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