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mardi 8 novembre 2016

Marseille - Condamné pour avoir tenté de s'évader au culot

Au culot, sans violence ni effraction: un détenu qui était parvenu à franchir plusieurs grilles et portiques, jusqu'à la dernière porte de la prison des Baumettes à Marseille, a été condamné lundi, à trois mois de prison.

Laurent Choukroun, 43 ans, incarcéré depuis le 17 octobre 2012 et libérable en avril 2020, avait, le 31 mars dernier, circulé dans la prison durant 24 minutes, sans être inquiété. "Vous avez joué au poker et ça a failli marcher", a relevé le président Laurent Sebag, lors d'une audience au tribunal correctionnel de Marseille.



Sa tentative de belle, qu'il nomme "ballade pénitentiaire", s'était achevée dans le sas de sortie, devant la porte donnant sur la rue. Ne pouvant remettre le badge réclamé par le surveillant, il avait tenté sa chance: "Je suis policier, je suis en mission secrète."

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De sa cellule, Laurent Choukroun qui purge un total de neuf années pour différentes affaires de stupéfiants, s'était rendu à l'infirmerie sans rendez-vous.

"Je ne sais pas ce qui m'a pris", a-t-il raconté au tribunal. "J'ai suivi un infirmier qui a pris le chemin de la sortie. Je n'avais pas l'intention de m'évader. Mais une fois dans la cour d'honneur, j'ai pensé à ma fille. J'ai vu le panneau sortie, j'ai sonné, on m'a ouvert. Je me disais: ce n'est pas possible."

Dans un rapport évoqué à l'audience, la direction des Baumettes évoque plusieurs dysfonctionnements : un déplacement sans bulletin de circulation, une ouverture de grilles sans badger et un défaut de contrôle au dernier portique de sécurité avant le sas de sortie, où quatre personnes étaient en train de discuter lorsque le détenu est passé.

Le procureur Max Gazan qui avait requis un an de prison n'a pas cru à cette "version romanesque", estimant que cette tentative d'évasion par ruse "tourne en dérision et porte atteinte au crédit de toute une institution".

Défenseur du détenu qui exerce la profession de prospecteur diamantaire en Afrique, Me Benjamin Liautaud a mis l'accent sur l'absence de préparation, Laurent Choukroun n'ayant sur lui ni argent ni téléphone. L'avocat a souligné qu'avant les lois Perben de 2004, une évasion sans "bris de prison" (effraction) ni violence n'était pas punissable.

AFP

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