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mardi 22 novembre 2016

Primaire à droite: Délinquance, terrorisme, prison... Les idées de Juppé et Fillon sur la sécurité

« 20 Minutes » passe au crible les propositions des deux candidats au second tour de la primaire de droite…

Alain Juppé et François Fillon s'affronteront au second tour de la primaire de la droite le 27 novembre 2016.

Qui sera le plus à droite ? Alors que les deux finalistes de la primaire de droite, François Fillon et Alain Juppé, se disputent depuis dimanche le prix du « plus dur », 20 Minutes propose un tableau comparatif de leurs programmes sur la sécurité.



Combattre la délinquance, mais pas de la même façon

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Alain Juppé souhaite la mise à disposition sur le terrain de 10.000 policiers et gendarmes, répartis de la façon suivante : 4.500 par redéploiement grâce à la simplification de la procédure pénale qu’il compte mettre en place et au recrutement de personnels administratifs, et 5.500 recrutements.

Parmi ces 5.500 personnes, l’ancien ministre des Affaires étrangères compte certains des recrutements lancés par Bernard Cazeneuve.

François Fillon lui, n’annonce pas d’embauches mais propose d’armer les policiers municipaux après formation, « pour gagner la bataille de la sécurité au quotidien et de la tranquillité publique ».

Il souhaite que ceux-ci puissent réaliser des contrôles d’identité et dresser divers types de procès-verbaux sous l’autorité de la police judiciaire.

Il désire également accorder une forte place aux maires dans la lutte contre la délinquance, grâce à des Plans Locaux de Sécurité (PLS) qui fixeraient des objectifs annuels.

Autre mesure proposée : se servir des Conseils des droits et devoirs des familles prévus par une loi de 2007 pour impliquer les parents, « avec effets sur les prestations sociales ».

Réorganiser les services, une passion française

Concernant la réorganisation de certains services, ils sont tous les deux d’accord. François Fillon propose carrément de recréer un grand ministère de l’Intérieur dont dépendraient, comme c’est déjà le cas, la police et la gendarmerie, mais aussi l’administration pénitentiaire, qui dépend aujourd’hui du garde des Sceaux, ainsi que les douanes, rattachées depuis peu au ministère du Budget.

François Fillon veut également réformer les renseignements, qui ont déjà connu deux réformes en deux quinquennats, tout en renforçant le renseignement territorial (RT).

Sur ce dernier point, il partage l’avis d’Alain Juppé, qui souhaite « recréer un véritable réseau du RT, de proximité, très affaibli avec la suppression des renseignements généraux en 2008 » -petit tacle à Nicolas Sarkozy au passage. Ce que le gouvernement actuel a lui-même entrepris, en augmentant les effectifs de 500 agents.

Une lutte antiterroriste peu convaincante

En plus du renforcement des RT qui devrait permettre d’après eux de mieux surveiller la menace terroriste, les deux candidats partagent d’autres mesures sur le sujet. Alain Juppé se positionne davantage sur des réformes pénales rétablissant la double peine, afin d’expulser les personnes étrangères condamnées pour terrorisme vers leurs pays d’origine. Sur ce point, il est en accord avec François Fillon.

Il souhaite également créer le « délit de séjour » pour les personnes se rendant en Syrie ou en Irak. Celles-ci sont actuellement poursuivies pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme et encourent 10 ans de prison.

François Fillon, comme Alain Juppé veulent investir dans la modernisation du matériel, notamment dans la police technique et scientifique, la biométrie, la reconnaissance comportementale et faciale.

Passion prison

Pour les deux anciens Premiers ministres, il n’y a pas assez de places dans les prisons françaises. Un constat auquel ils comptent remédier en créant 10.000 places pour Alain Juppé, 16.000 pour François Fillon.

En ce qui concerne la radicalisation en prison, Alain Juppé est favorable à la création d’une police pénitentiaire et à l’isolement des détenus radicalisés. Il souhaite également développer le travail en prison grâce à une agence nationale spécialisée.

La loi est dure, mais c’est la loi

Le terme « répressif » semble adéquat pour décrire les propositions des deux finalistes de la primaire. Ils sont tous les deux en faveur du retour des peines planches, supprimées en 2014, qui établissaient des peines minimales pour les délits et les crimes. Tous les deux sont également en faveur de la double peine, qui prévoit l’expulsion des condamnés étrangers vers leur pays d’origine.

Alain Juppé est aussi favorable à la suppression de la réduction automatique des peines et à celle des peines de substitution prononcées pour tous les condamnés à moins de 2 ans de prison. Quand François Fillon lui, propose la libération conditionnelle uniquement lorsque les 3/4 de la peine ont été effectués et le rétablissement de la révocation automatique du sursis.

20 minutes

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