jeudi 10 novembre 2016

Trafics en prison à Brest. Alcool, cannabis… et panne d'écran

Mardi, devant la cour d’appel de Rennes, l’audience sur un dossier de corruption d’une surveillante de la prison de Brest, a été interrompue par une panne de visioconférence.

Photo archives Le Télégramme

Les faits s’étaient produits il y a près de quatre ans, au moment des fêtes de fin d’année. Des écoutes téléphoniques avaient permis de confirmer les soupçons pesant sur une surveillante de la maison d’arrêt de L’Hermitage, à Brest.



Suivie et photographiée par les policiers alors qu’elle opérait une transaction nocturne avec un cyclomotoriste sur le parking d’un supermarché brestois, elle était interpellée en possession de 200 g de résine de cannabis, d’une bouteille de vodka et de deux téléphones portables.

Égarée par l’amour

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Entendue, elle reconnaissait « trois ou quatre livraisons » de ce genre au sein de l’établissement pénitentiaire, moyennant 50 € par plaquette en guise de remerciement.

Au total, elle disait avoir reçu 300 € avec lesquels elle achetait de l’alcool qu’elle donnait ensuite sans contrepartie. « Ça ne m’a rien rapporté, au contraire ça m’a coûté de l’argent », a-t-elle déclaré mardi, devant la cour d’appel de Rennes.

L’ancienne fonctionnaire avait été condamnée par le tribunal correctionnel de Brest à une peine de quatre ans de prison dont deux avec sursis, ainsi qu’à l’interdiction définitive d’exercer tout emploi public.

Dans ce dossier, selon leur implication dans ce trafic, cinq détenus avaient écopé de sanctions allant de trois ans à quatre mois ferme; le contact extérieur assurant l’approvisionnement en cannabis avait été condamné à deux ans ferme.

Enfin, deux compagnes de détenus poursuivies pour avoir contribué au trafic avaient bénéficié du sursis intégral (18 mois et 10 mois), une dernière étant relaxée. Alors, pourquoi ce trafic? «Par amour pour un détenu», a expliqué l’ancienne fonctionnaire, décrivant une situation de détresse affective après un divorce et une mutation. «J’étais à la dérive, complètement à la dérive…».

« Le Club Med… »

Qui était la tête du réseau? La revente des stupéfiants en prison était-elle lucrative? Devant la cour, les quatre principaux mis en cause ont cherché à minimiser leur rôle. Mais tous, les détenus comme la surveillante, sont d’accord sur un point: la prison de Brest est une vraie passoire, les détenus y vivent assez librement, les uns et les autres se recevant en cellules pour discuter, jouer aux cartes, échanger des marchandises. «L’Hermitage, c’est le Club Med’ à tous les étages», devait résumer l’un des prévenus.

L’audience reprendra le 6 décembre

Mais vers 20 h, en plein exposé, les deux détenus qui comparaissaient en visio-conférence, ont disparu des écrans. Un pépin technique qui a obligé à suspendre l’audience qui reprendra le 6 décembre, avec le réquisitoire et les dix plaidoiries. «Il était prévu cinq heures de débat maximum, nous en avons eu quatre mais il en aurait fallu neuf», résume un avocat en fulminant contre la visio, comparution télévisée et désincarnée préjudiciable au détenu, et de surcroît peu fiable.

Le Télégramme

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