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lundi 27 février 2017

Comment fonctionne le quartier d'évaluation de la radicalisation ?

 Le premier des six quartiers d'évaluation de la radicalisation a été lancé dans la prison d'Osny, dans le Val d'Oise.

Le couloir d'une prison (illustration)

Il a ouvert en toute discrétion. Le premier des six quartiers d'évaluation de la radicalisation (QER) prévus dans les prisons françaises a ouvert en fin de semaine dernière au sein de la maison d'arrêt d'Osny, dans le département du Val d'Oise.


La Chancellerie a confirmé une information dévoilée par Le Parisien, dimanche 26 février. Ce quartier, qui a ouvert jeudi 23 février, a accueilli ses cinq premiers détenus, quatre hommes de retour de Syrie et un Tchétchène, selon le quotidien. Au total, ce premier quartier d'évaluation de la radicalisation a une capacité de 23 places.

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La création de ces quartiers d’évaluation de la radicalisation avait été annoncée le 25 octobre par le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas. Un nouveau dispositif dans la lutte contre la radicalisation alors que les unités de prévention de la radicalisation (Upra), lancées en janvier 2016, avaient été remises en cause rapidement.

Quatre mois de détention pour évaluer

Pendant quatre mois, les détenus concernés vont ainsi être évalués. Tous les acteurs de la détention entrent alors en jeu pour définir au mieux le niveau de dangerosité de chaque personne. En fonction de ce dernier, les détenus seront alors orientés vers différents établissements pénitentiaires.

Mais certaines critiques se font déjà entendre. "L'administration n'a pas pris la mesure de la dangerosité" des détenus admis en QER, a déploré Jérôme Nobécourt, délégué régional FO, à l'AFP.

Contacté par RTL.fr, ce dernier précise : "On a relevé en priorité l'utilisation de ces couverts en métal. Certes, ce sont des couteaux à bout rond mais cela peut s'aiguiser et les fourchettes demeurent des armes dangereuses", explique-t-il.

De nombreux travaux ont été effectués pour adapter l'ensemble de cette partie de la prison d'Osny. Davantage de caméras de vidéosurveillance ont été installés, la cour de promenade a été sécurisée...

"J'ai relevé des anomalies tout au long des travaux comme les poignées de certaines vieilles fenêtres qui pouvaient être facilement décrochées pour servir de poing américain", détaille-t-il alors que l'inauguration de ce nouveau quartier a été repoussée d'une semaine pour achever l'intégralité des travaux.

Des bâtiments exclusivement réservés à ces détenus

Le syndicat qui réclame des "établissements spécifiques" pour ces détenus "à profil terroriste" prévient qu'il sera "vigilant" sur le suivi de la situation dans ces quartiers. Pas de panique cependant alors que le délégué régional appelle à la patience sur RTL.fr : "C'est encore tout frais, cela a commencé jeudi. Il faut que ça se mette en place".

Des psychologues, des intervenants extérieurs ou encore des conseillers d'insertion et probation seront ainsi réquisitionnés pour participer à l'évaluation individuelle de chaque détenu. Ces détenus "spéciaux" sont complètement séparés des autres détenus de la prison. "Ils ont leur propre cour, leur propre salle de sport, leur propre bibliothèque...", liste Jérôme Nobécourt. Un dispositif qui reprend le même système utilisé dans les Upra. Mais la comparaison s'arrête là : "C'est vraiment un autre contexte, avant le but était de déradicaliser et ça ne marchait pas. Maintenant, le personnel est là pour évaluer".

Des quartiers spéciaux pour les détenus violents

Le gouvernement veut dorénavant agir en proposant un véritable suivi de ces personnes jugées à risque. Ainsi, Le Parisien explique qu'une fois l'évaluation faite au sein des QER, les profils identifiés comme "violents et prosélytes seront soumis à un régime de détention proche de l'isolement". Une détention qui aura lieu dans des quartiers pour détenus violents (QVD)...

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