Samedi matin, un homme s'est évadé par la grande porte du centre pénitentiaire de Perpignan. Ce prisonnier ayant déjà tenté de fuir s'est fait passer pour son codétenu qui était, lui, libérable le jour-même. L'enquête devra déterminer s'il y a eu complicité.
"Mieux vaut ruse que force", dit le dicton. Faisant sien ce proverbe, un détenu est parvenu à s'échapper du centre pénitentiaire de Perpignan, samedi matin, en usurpant l'identité d'un codétenu libérable, selon une information de France Bleu Roussillon dont L'Express a eu confirmation.
Agé de 29 ans, le fuyard avait déjà tenté de s'évader de la précédente prison où il était incarcéré, selon nos informations. Il est toujours activement recherché.
Subterfuge
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Pour se faire la malle sans recourir à la violence, le détenu s'est présenté avec la carte d'identité pénitentiaire de l'un des cinq codétenus de sa cellule. Condamné pour trafic de stupéfiants, selon nos informations, ce dernier devait sortir le jour-même de prison.
Mais lorsque les surveillants pénitentiaires l'ont appelé, c'est l'autre détenu qui s'est présenté pour être conduit au greffe. Il a alors effectué toutes les formalités de levée d'écrou, avant de quitter sans aucune embûche la prison. L'homme était pourtant loin de sortir bientôt de prison, car il était sous le coup d'un mandat de dépôt dans le cadre d'une affaire instruite à Toulouse, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.
Les détenus avaient-ils une ressemblance physique favorisant la confusion? "Le problème, c'est qu'on se cale sur des photos en noir et blanc, plus ou moins lisibles car de mauvaise qualité", explique à L'Express Laurent Maffre, secrétaire régional du syndicat majoritaire UFAP-UNSA, en Occitanie, qui pointe aussi des problèmes de personnel au niveau du greffe et des surveillants.
"Evasion organisée" ou vol de papier?
Toujours est-il que les surveillants n'ont réalisé la supercherie que trop tard. "Le détenu qui devait être libéré s'est manifesté bizarrement 30 minutes plus tard après que celui qui ne devait pas sortir soit sorti", raconte le syndicaliste. Le prisonnier libérable dit ne pas avoir entendu l'appel de son nom.
A-t-il été victime d'un vol de la part du fugitif ou a-t-on affaire à une évasion organisée? "Il y a un truc qui n'est pas clair", estime Laurent Maffre, développant: "Neuf fois sur dix, les détenus libérés ont leur paquetage prêt dès le matin-même, ils anticipent même leur libération plusieurs jours avant." "Ils sont complices, c'est une évasion préparée", juge une autre source proche du dossier.
"Des lames de scie" retrouvées dans sa cellule
Connu pour des escroqueries, des vols aggravés, et aussi pour association de malfaiteurs, le fugitif s'était déjà également fait connaître pour usurpation d'identité, a précisé une source judiciaire à l'AFP.
Surtout, "ce détenu-là n'en est pas à son coup d'essai, affirme Laurent Maffre de l'UFAP-UNSA. Il avait déjà tenté de s'évader de la maison d'arrêt de Foix, où il était incarcéré précédemment."
Dans son ancienne cellule ont été découvertes des "lames de scie" avec lesquelles il escomptait sans doute scier les barreaux pour s'enfuir, poursuit le syndicaliste. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles le presque trentenaire aurait été transféré à Perpignan, il y a quelques mois. Mais, selon Laurent Maffre, les surveillants n'auraient pas été avertis de ce passif un peu particulier...
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