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mardi 25 avril 2017

Tentative d’évasion. 15 ans de prison requis contre l’un des auteurs des attentats de 1995 à Paris

Quinze ans d’emprisonnement ont été requis lundi 24 avril à l’encontre de Smaïn Aït Ali Belkacem, l’un des auteurs des attentats de 1995 à Paris, et l’un de ses co-détenus pour une tentative d’évasion à l’explosif en 2013 au centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne)

Tentative d’évasion. 15 ans de prison requis contre l’un des auteurs des attentats de 1995 à Paris

Figure du terrorisme islamiste, Smaïn Aït Ali Belkacem, Algérien de 48 ans, était poursuivi devant le tribunal correctionnel avec un codétenu, Abdelaziz Fahd, 31 ans, pour tentative d’évasion en bande organisée.


Les avocats des prévenus ont dénoncé la sévérité des réquisitions et appelé le tribunal à «ramener les faits à hauteur d’hommes» et à ne pas «prononcer de peines d’élimination» contre leurs clients.

Le jugement a été mis en délibéré au 18 mai.

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En début d’audience, le président avait pris acte de l’absence de Belkacem, un certificat médical attestant de l’impossibilité du détenu à comparaître en raison d’un état de santé préoccupant lié à une grève de la faim.

En 2002, cet ancien membre du Groupe islamique armé algérien(GIA) a été condamné à la réclusion à perpétuité pour l’attentat à la bombe qui avait fait 30 blessés le 17 octobre 1995 à la station RER du Musée d’Orsay.

Il a également été condamné en 2013 à 12 ans de réclusion pour un autre projet d’évasion avorté en 2010 à la centrale de Clairvaux (Aube).

Le 10 mars 2013, Belkacem et Fahd, incarcérés au centre pénitentiaire de Réau, avaient été interpellés alors qu’ils venaient de déclencher des explosifs pour ouvrir la porte du terrain de sport donnant accès à une zone neutre dans l’espoir de franchir l’enceinte de l’établissement. Mais l’opération avait avorté en raison de la résistance d’une serrure.

- «Projet d’attentat»

Les vidéos de la prison montrent les deux hommes s’acharner à coups de pieds sur la porte et utiliser des fumigènes pour gêner la visibilité des surveillants. Constatant leur échec, ils se sont alors mis à prier plusieurs minutes, se sont fait une accolade et se sont laissé interpeller.

L’affaire avait débuté en décembre 2012 par le «renseignement» parvenu au directeur de Réau faisant état d’un projet d’évasion de trois hommes, dont les deux prévenus, en vue de commettre une attaque terroriste contre un marché de Noël à Lille ou Strasbourg.

Les fouilles entreprises dans les cellules n’avaient rien donné si ce n’est la découverte d’un couteau en céramique qui vaudra au troisième homme d’être changé d’établissement.

A l’audience, Abdelaziz Fahd, crâne rasé, fines lunettes, assume la tentative d’évasion et assure avoir proposé à Belkacem de l’accompagner, car c’était quelqu’un de «discret et de déterminé».

S’il dit être de confession musulmane, il conteste toute radicalité et tout projet terroriste.

Il va plus loin en expliquant que le détenu qui lui a proposé le projet d’évasion et lui a fourni les explosifs est le même qui l’a dénoncé au directeur de l’établissement.

Et quel est son nom? lui demande le président.
«Je ne le donnerai pas par crainte de représailles», répond Fahd.

Le procureur ironise alors sur «cet inconnu providentiel qui fournit un projet d’évasion clef en main avant de se retirer».

Fahd a déjà à son casier plusieurs condamnations dont trois à des peines de 10, 12 et 17 ans pour des vols et des violences. Il a également à son passif trois évasions, d’un local de garde à vue, d’un hôpital de prison et du bureau d’un juge.

Dans la cellule de Belkacem, les enquêteurs ont retrouvé en 2015 des images relatives à l’islam radical, aux combats dans la zone irako-syrienne, des vidéos de prêches ou des documents antisémites sur son ordinateur, et d’autres images, dont celles de l’immolation du pilote jordanien dans une cage du groupe État islamique (EI) et de décapitations, sur une clef USB...

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