Emmanuel Moucouta, 26 ans, comparaît aujourd'hui devant la cour d'assises des Hautes-Pyrénées pour tentative d'assassinat.
Les faits remontent au 7 avril 2014 et ont eu lieu à la centrale pénitentiaire de Lannemezan. Il s'agit d'un contentieux entre deux détenus qui a failli tourner au drame.
La victime, Nizar El Abassi, était installée depuis quinze jours dans la cellule face à celle d'Emmanuel Moucouta. El Abassi reprochait régulièrement à Emmanuel Moucouta de mettre de la musique trop forte.
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Emmanuel Moucouta a déclaré que peu de temps avant l'agression, il avait entendu El Abassi indiquer qu'il s'était fabriqué une lame. Emmanuel Moucouta avait alors alerté la direction, d'abord par courrier, le 29 mars, puis lors d'un entretien avec le chef de la détention, le 1er avril.
La veille des faits, à nouveau énervé par la musique, El Abassi aurait insulté et menacé Moucouta. Un incident confirmé par les comptes rendus d'observation relatifs aux détenus. El Abassi a menacé Moucouta en ces termes : «Tu recommences à mettre la musique, tu vas voir ce qu'il va se passer…».
Blessé dans son amour-propre et se sentant menacé, Moucouta a déclaré qu'il avait alors échafaudé un plan pour le lendemain matin. Le 7 avril, El Abassi prend sa douche, comme tous les matins, vers 8 heures. Moucouta s'installe dans la douche mitoyenne. Quand El Abassi quitte la douche, Moucouta sort à son tour et lui porte un coup au niveau du cou avec une arme coupante, à savoir un morceau d'assiette tranchante.
Il repart vers sa cellule mais voyant qu'El Abassi sort des douches, Moucouta revient et oblige la victime à retourner dans la salle de douche. Moucouta retourne finalement dans sa cellule et se sépare de l'arme que l'on retrouvera sur le toit du gymnase. Dans la cellule de Nizar El Abassi, on retrouvera aussi un couteau de fabrication artisanale. Il indiquera qu'elle n'était pas destinée à être utilisée contre Moucouta.
Hospitalisé en urgence avec pronostic vital engagé, El Abassi s'en tirera avec une incapacité totale de travail de 20 jours, mais dit ressentir des séquelles de son agression.
«Il n'y avait pas d'intention de tuer»
«Mon client reconnaît qu'il avait l'intention d'en découdre, de se défendre car il avait été menacé mais il n'avait aucune intention de tuer El Abassi», souligne Me Joseph Mesa, conseil d'Emmanuel Moucouta. L'avocat entend évoquer au cours de ce procès la question de la sécurité dans les établissements pénitentiaires.
De son côté, la juge d'instruction Christine Campistron a retenu la préméditation dans ce dossier au vu de la préparation de Moucouta la veille des faits. La juge a retenu également l'intention de tuer car selon le médecin légiste, El Abassi présente deux plaies alors que Moucouta ne reconnaît avoir porté qu'un seul coup...
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