Le chef de l'État a rencontré, vendredi soir, les personnels de la prison où la surpopulation frôle les 200%. Une visite "exceptionnelle", mais sans annonce.
Quatre heures dans la prison de Fresnes, sans journaliste ni caméra. Emmanuel Macron a visité vendredi soir le centre pénitentiaire du Val-de-Marne. À cette occasion, le président de la République a notamment échangé avec les personnels sur les conditions de détention et de sécurité au sein de l'établissement.
"Il a pu se rendre compte dans quelles conditions les surveillants travaillent", a expliqué Frédéric Godet, de l'Ufap-Unsa Justice à Fresnes. "Il a vu la promiscuité, la surpopulation. Il a vu une cellule avec trois lits. Il a vu les six douches par étage, sur lequel un surveillant gère 130 détenus", ajoute le représentant du syndicat majoritaire des surveillants.
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Arrivé vers 18h, le président a rencontré les personnels d'insertion et de probation, les surveillants et les syndicats, selon Frédéric Godet. "Cette visite d'un président de la République, ça reste exceptionnel", a estimé le délégué syndical. "C'est une marque de respect vis-à-vis des personnels (...). Il a reconnu la difficulté de leurs missions", a ajouté la même source.
Des mesures annoncées mardi à Agen?
Emmanuel Macron n'a toutefois pris aucun engagement concret, selon le syndicaliste. "On attend de voir quelles conclusions il tirera avec son plan pour la pénitentiaire", a souligné l'intéressé.
Mardi, le président doit se rendre avec la garde des Sceaux Nicole Belloubet dans l'école de l'administration pénitentiaire d'Agen (Lot-et-Garonne) où il pourrait annoncer des mesures pour les prisons.
Confronté en janvier à une vaste mobilisation des surveillants pénitentiaires, le président avait alors annoncé un "plan pénitentiaire global", portant notamment sur l'immobilier des prisons, le renseignement pénitentiaire et les personnels.
À Fresnes, un surveillant pour 100 détenus
Pour sa première visite en prison en tant que président de la République, Emmanuel Macron a choisi un établissement très symbolique. La maison d'arrêt de Fresnes compte parmi "les plus surpeuplées et les plus dégradées" de France, a rappelé la Contrôleure des prisons, Adeline Hazan.
Le taux d'occupation y frise les 200%. Le personnel est pour beaucoup composé de stagiaires, alors qu'un surveillant gère plus de 100 détenus sur sa coursive. Vétuste, l'établissement connaît de gros problèmes d'hygiène, qui attirent rats et punaises de lits. Emmanuel Macron a promis la création de 15 000 places de prison sur dix ans.
L'Express
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