Deux mois après la grève des surveillants de prison, nous sommes allés à la rencontre de Serge Jaquet, qui enseigne derrière les barreaux à Chambéry.
Ce prof à la vocation inoxydable s'échine à raccrocher ses élèves à la scolarité et à les préparer à la sortie dans une maison d'arrêt qui atteint 100 % de surpopulation. Reportage.
Le surveillant au portique de sécurité nous a prévenus : « Vous venez voir Sergio ? C'est le meilleur ! » Six portes à déverrouiller, un étage à grimper, sa classe fait face aux parloirs. Une salle où tout est sous clé puisque la salle sert à tout, même à la messe du dimanche.
Liens commerciaux:
Pantalon beige, chemise rose, Serge Jaquet, 58 ans, fait rentrer Zola, Gide et Vian entre les murs de ce qui ressemblerait à une école - un tableau, une collection de dictionnaires - s'il n'y avait ces barreaux aux fenêtres et cette alarme à sa ceinture.
« Je n'ai été confronté qu'à huit bagarres, des histoires de dettes et des règlements de comptes », confie le responsable de l'unité locale d'enseignement qui entame sa 26e et ultime année à Chambéry. « J'ai pris perpète », s'amuse-t-il dix minutes avant que ne démarre son cours.
Vingt-six ans que ce professeur pas comme les autres enseigne aux caïds de la maison d'arrêt de Chambéry. Petite, vétuste et surpeuplée : 120 occupants pour 60 places ! Il salue les violeurs, serre la main des dealeurs avec le même aplomb que s'il s'agissait d'une classe ordinaire. « Quoi qu'ils aient commis, ce sont mes élèves, ...
Lire la suite sur Marianne
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire