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jeudi 22 mars 2018

Prison de Lutterbach : « Tant qu’on combat, il reste de l’espoir »

Les opposants lutterbachois - le maire en tête - au futur centre pénitentiaire, qui devrait voir le jour d’ici 2020, se sont réunis, mardi soir. 

Prison de Lutterbach : « Tant qu’on combat, il reste de l’espoir »

Ils ont appelé tous ceux qui sont contre cette implantation à venir donner leur avis lors d’une nouvelle enquête publique.



« L’État veut absolument construire cette prison. Mais il ne respecte pas ses engagements. La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, nous avait assuré qu’il y aurait des études complémentaires au moins quant au caractère inondable du site. Pour l’instant, il n’y a rien eu. Pire, le permis de construire est déposé et c’est l’État lui-même qui l’instruit. » Rémy Neumann, maire de Lutterbach depuis 2014, n’en démord pas. C’est d’ailleurs, depuis 2010, le combat de son association Réussir ensemble mais aussi d’autres associations de la commune et également d’Alsace Nature.

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Et mardi soir, ces deux associations - qui s’opposent parfois - étaient côte à côte dans la grande salle de la Maison des associations de la commune. Une salle trop petite pour accueillir plus d’une centaine de personnes qui étaient venues pour savoir où en était le projet du futur centre pénitentiaire de Lutterbach.

Rémy Neumann a commencé par refaire un historique du projet. En 2010, il y a eu un besoin urgent de trouver un site dans l’agglomération mulhousienne, car un autre projet, celui d’une prison d’Issenheim, avait capoté. « Tous les opposants ont été unis, a d’ailleurs expliqué Bernard Ott, qui était le chef de file de l’opposition à cette grande prison de 700 personnes qui devait s’installer sur des terres agricoles à Issenheim. Mettre des prisons en dehors d’une agglomération, c’est une hérésie. Comment voulez-vous que les familles de détenus se déplacent ?… »

« Il faut axer sur l’eau, les terres agricoles et les plantes remarquables »

Rémy Neumann a rappelé que le maire lutterbachois de l’époque avait accepté cette prison sur son ban communal. Il est aussi revenu sur la bataille menée contre ce projet avec des recours administratifs perdus par la nouvelle municipalité. « D’ailleurs, cela nous a coûté 1000 €, nos impôts, que nous devons verser à l’État », a rappelé le premier magistrat de Lutterbach.

Projet immense, au départ, avec plus de 700 places, ce futur centre pénitentiaire ne devrait plus, finalement, compter que quelque 500 détenus, comme l’a voulu Christiane Taubira. Mais les demandes de la municipalité n’ont pas été véritablement prises en compte par aucun ministre en poste (il y en a eu tout de même six…). C’est le cas notamment pour les dernières remarques concernant la problématique de l’eau sur et en dessous du terrain et la présence de plantes remarquables classées (notamment le fameux jonc des marais, que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans l’Est de la France).

« On nous dit que les inondations vont s’arrêter à la porte de la prison, c’est incroyable quand même » , lance Jacques Twerenbold, ancien conseiller municipal. « Des sondages de sol sur l’emprise de la future prison sont en cours, lâche Norbert Jehl, agriculteur exproprié. J’ai demandé aux techniciens à combien ils pensaient descendre. Ils ont déjà trouvé de l’eau à 2 m de profondeur et ils parlent de fondations qui devraient descendre à 8/9 m de profondeur. »

Une nouvelle enquête publique est en cours. Les habitants de la commune (mais aussi des communes voisines), qui sont contre ce projet, sont invités à venir à la mairie pour remplir le livre de cette enquête...

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