Pour la troisième année consécutive, les maisons d'arrêts de Guadeloupe se mobilisent afin de prendre en compte les besoins des prisonniers.
Des actions sont menées pour améliorer leurs vies quotidiennes et préparer leurs sorties. Le point avec Olivier Vicquelin, directeur de la maison d'arrêt de Basse-Terre.
Vous êtes en Guadeloupe depuis deux ans. Quel constat dressez-vous ?
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Je dirige le centre pénitentiaire de Basse-Terre depuis 2016. Le premier constat que je dresse, c'est que la prison de Basse-Terre ne se distingue pas des huit centres dans lesquels j'ai exercé dans l'Hexagone.
La violence est un problème sociétal qui gangrène certains quartiers. Je trouve que les détenus, ici, ont une volonté de dialoguer avec tous les partenaires qui les encadrent.
Le centre de Basse-Terre reçoit 213 détenus, dans des cellules pouvant accueillir un à dix prisonniers. On cherche tous à ce que les détenus ne restent pas dans leur cellule et aient des activités. C'est la raison pour laquelle nous avons des projets, qui vont se renforcer au fil des mois et des années. « Bel Espoir » est une action que nous menons avec l'association Annou Soti.
Comment avez-vous sélectionné les jeunes qui participent à ce projet de navigation ?
Ce sont des prisonniers méritants, de part leur comportement au sein de leur quartier, et qui ont des capacités d'adaptation. Le service pénitentiaire d'insertion (Spip) a présenté les dossiers d'une douzaine de jeunes au juge. Ce dernier en a retenu huit, soit quatre détenus de Basse-Terre, et quatre autres à Baie-Mahault.
Une véritable relation de confiance doit régner entre tous les partenaires et les jeunes en prison. Avec le projet de navigation à voile, les objectifs sont multiples. On veut que les détenus sachent vivre ensemble, dans l'espace très restreint d'un bateau de 11,5 m. Qu'ils apprennent de nouvelles règles de vie, car une cohésion du groupe est obligatoire pour faire fonctionner le bateau. De même, on cherche à ce que lors des moments de pause ou de temps morts, des sujets forts soient abordés, tels que la violence, les relations conjugales, le vivre ensemble, etc...
Quels sont les autres projets que vous menez au centre pénitentiaire de Basse-Terre ?
Mon objectif à long terme est de m'inspirer du projet « Convergence » qui est déjà mis en place dans une dizaine de prisons en France. D'inspiration espagnole (sous le nom de projet « Respecto » ), le but est de permettre à des détenus de s'engager dans un programme consistant à former quelques prisonniers à la médiation. Ils sont formés afin d'être capables d'anticiper la violence au sein du centre pénitentiaire.
Ce type de projet est innovant et n'a jamais été mis en place en Guadeloupe. Un partenariat a été initié avec le conseil départemental, Pôle emploi et le Medef.
Il faut donner du travail aux prisonniers, les occuper, les former, afin de préparer leur sortie. Les entreprises seront bientôt invitées dans le centre pénitentiaire de Basse-Terre afin de découvrir le fort potentiel des personnes incarcérées. C'est ainsi que plusieurs prisonniers se sont portés volontaires pour nettoyer les plages du Sud Basse-Terre, après le passage de l'ouragan Maria.
Quelles sont les activités quotidiennes d'un détenu à Basse-Terre ?
Les prisonniers sont actifs, grâce à la présence de plusieurs associations, l'Éducation nationale, les services de santé. Trente-huit détenus entretiennent une partie de la prison et sont rémunérés.
Ils élaborent les plats qui seront préparés dans la cuisine, s'occupent de la buanderie, de la maintenance de certains équipements.
Des enseignants sont aussi présents...
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