Le suicide d'un surveillant pénitentiaire d'origine réunionnaise, dans la nuit de mardi à mercredi, pourrait trouver sa source dans un profond malaise professionnel.
Chronique d'un drame annoncé, dans la plus grande prison d'Europe.
Le jeudi 17 mai, alors qu'un surveillant stagiaire originaire de La Réunion était la cible d'une tentative de meurtre, nous évoquions dans nos colonnes les conditions de travail effroyables des surveillants pénitentiaires de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis.
"On sert de punching-ball pour maintenir la paix sociale. Mais aujourd'hui, on flirte avec la mort. On est en train de crever, et on sait qu'un jour il y aura un drame fatal", s'indignait alors Thibault Capelle, secrétaire local de FO pénitentiaire.
Dans les deux semaines, ce sont deux drames terribles qui se sont effectivement noués au cœur de la plus grande prison d'Europe.
Une surveillante d'origine martiniquaise a mis fin à ses jours le lundi 14 mai, alors qu'Alexandre, 27 ans, originaire de la Rivière-Saint-Louis et surveillant à Fleury-Mérogis depuis 2014, s'est donné la mort cette semaine dans la nuit de mardi à mercredi.
Si le malheureux s'est jeté d'un pont dans la nuit, "tout laisse croire que ce sont des raisons professionnelles qui ont motivé ce geste", précisait hier Thibault Capelle, sous le coup de l'émotion.
"On assiste impuissant à ces tragédies, qui sont hélas une suite logique. Nous n'avons de cesse d'alerter sur nos conditions de travail, en vain ! Je suis très affecté et dégoûté, comme tous mes collègues. Et il y a beaucoup de colère et de ressentiment également. Il était beaucoup trop jeune !".
Affecté au quartier disciplinaire de la prison depuis septembre 2017, Alexandre avait fait part à plusieurs reprises de difficultés liées à sa profession. Il avait notamment évoqué une provocation dont il avait été victime récemment, durant laquelle un détenu l'avait aspergé d'urine...
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