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dimanche 10 juin 2018

Djamel Beghal va sortir de prison

Bientôt libérable, Djamel Beghal, mentor présumé des auteurs des attentats de janvier 2015, doit être expulsé vers l’Algérie. Mais son pays d’origine s’opposerait à ce retour.

Djamel Beghal va sortir de prison

Plusieurs islamistes radicaux devraient sortir prochainement des prisons françaises après avoir purgé leur peine. Beaucoup d’anonymes parmi eux. Mais aussi un poids lourd de l’histoire du djihadisme en France : Djamel Beghal, 52 ans. 

Condamné à dix ans de prison pour sa participation à un projet d’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem, l’un des organisateurs des attentats de Paris en 1995, Beghal peut sortir en liberté conditionnelle depuis le 5 mars, après une décision de la cour d’appel de Rennes. Il doit en tout cas être libérable au plus tard le 5 août 2018.

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Déchu de sa nationalité française, il doit être expulsé vers l’Algérie, selon la condition expresse liée à sa libération.

Lui-même a dernièrement accepté cette éventualité de regagner son pays natal. Mais, selon Le Figaro , qui rapporte les propos d’un ministre algérien de passage à Paris, « l’Algérie ne veut pas récupérer Djamel Beghal lorsqu’il sortira de prison ». Sans l’accord d’Alger, précise le quotidien, Beghal pourrait se retrouver assigné à résidence dans le centre de la France.

« Une star en prison »  

Le sujet, lié à la personnalité et au parcours de ce vétéran du djihad, est sensible. En prison, il « est une sorte de star », décrivait en 2016 le sociologue Farhad Khosrokhavar, « partout où il est passé, il a laissé une trace ». Il faut dire qu’il a côtoyé voire formé plusieurs générations de djihadistes de l’Hexagone. Djamel Beghal a d’abord vécu à Corbeil-Essonnes, en région parisienne, portant des convictions proches de celles du Groupe islamique armé (GIA) en Algérie. Il est ensuite parti à Londres, fréquentant la mosquée de Finsbury Park, au cœur du « Londonistan » et de l’islam radical. En 2000, il s’envole pour le Pakistan, puis rejoint les camps d’entraînement d’Al-Qaida, et côtoie Ben Laden, et se forme à la fabrication d’explosifs. Il sera interpellé à Abu Dhabi alors qu’il tente de rejoindre l’Europe, vraisemblablement pour commettre un attentat. Peu après le 11-Septembre 2011, il est extradé vers la France et condamné à dix ans de réclusion pour « association de malfaiteurs terroristes ».

C’est en prison, à Fleury-Mérogis, que Beghal exerce un prosélytisme. Ses jeunes adeptes ? Ils ont pour nom Chérif Kouachi, condamné pour la filière des Buttes-Chaumont, ou Amedy Coulibaly, pour des faits de droit commun. Libéré en 2009, Beghal est assigné à résidence dans le Cantal. Kouachi, qui avec son frère, perpétrera l’attentat à Charlie Hebdo, et Coulibaly, celui de l’Hyper Cacher, sont restés proches de leur mentor auquel ils rendent visite.

En 2013, Beghal est à nouveau condamné pour la tentative d’évasion de Belkacem. En janvier 2015, après les attentats, la justice ne parviendra pas à établir de lien formel, ni récent, entre Beghal et les auteurs. Mais il est mis à l’isolement à Rennes-Vézin, où il achève actuellement sa peine.    





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