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dimanche 10 juin 2018

La prison de Moulins-Yzeure ouvre sa porte à l’entreprise pour favoriser la réinsertion des détenus

Le travail en prison est une des clefs de la réinsertion des détenus. La prison a cependant besoin de commandes des entreprises pour proposer des postes aux détenus. 

La prison de Moulins-Yzeure ouvre sa porte à l’entreprise pour favoriser la réinsertion des détenus

Pour se faire connaître, la maison d'arrêt de Moulins-Yzeure a ouvert sa porte à des entrepreneurs jeudi 7 juin.



A 7 h 30, la journée de travail démarre. Les détenus de la maison d’arrêt qui travaillent quittent leur cellule pour descendre dans les ateliers.

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Leur travail ? Des tâches simples comme, par exemple, assembler des pinces à linge sur un support circulaire. C’est la commande du client passée à la prison.

Ainsi cinq entreprises sous-traitent actuellement une partie de leur production à la maison d’arrêt de Moulins-Yzeure. Mais ce n’est pas suffisant. Si vingt détenus travaillent, quarante-quatre sont sur liste d’attente… « L’immense majorité des détenus veulent bosser », souligne un surveillant, chargé des ateliers.

 "L’immense majorité des détenus veulent bosser"

UN SURVEILLANT (Chargé des ateliers à la maison d'arrêt de Moulins-Yzeure)

Jeudi dernier, la maison d’arrêt a ouvert ses portes à des chefs d’entreprises. Une douzaine a répondu à l’invitation. Objectif, leur faire visiter la prison, en particulier les ateliers, et répondre aux nombreuses questions sur les tâches que peuvent effectuer les personnes incarcérées.

« En ce moment, pour le compte d’une entreprise de Saint-Victor, nous faisons de l’assemblage de pieds de meubles de cuisine et on les conditionne. Nous faisons du pliage pour une imprimerie de Moulins. De manière générale, nous réalisons de l’assemblage de pièces, du calibrage, on peut coller, faire du pliage… », explique un surveillant. « La limite, c’est que l’on ne peut pas utiliser du matériel dangereux, d’objet tranchant ou coupant. Cela n’exclut pas cependant de travailler parfois avec des cutters ».

Expérimentation pour les détenus en fin de peine

Les vertus de l’insertion par le travail sont plus que jamais vraies en prison. Et, depuis un an et demi, la maison d’arrêt de Moulins-Yzeure expérimente avec sept autres établissements pénitentiaires français, un dispositif particulier où l’accent est mis sur l’accompagnement des détenus : « Ils sont volontaires et sont au préalable repérés par le Spip (service pénitentiaire d’insertion et de probation), Pole emploi et la Mission locale », explique Sylvie Rochette, directrice adjointe de l’association Avenir, structure basée à Riom, spécialisée dans l’insertion.

 « Ils sont suivis par un encadrant et par une accompagnatrice qui les aident dans les démarches pour leur réinsertion à l’extérieur. Ils préparent ensemble leur projet professionnel ».

Ce dispositif est en effet réservé aux détenus en fin de peine, ceux qui n’ont plus que moins de six mois à effectuer. Ils sont ainsi dix (en plus des vingt détenus qui travaillent dans les ateliers) à travailler trente heures par semaine contre un salaire de 430 € (*). Leurs tâches quotidiennes ? Nettoyer les sols de la maison d’arrêt et distribuer les repas. Un travail qui, à l'extérieur, peut amorcer une formation.


(*) Ce dispositif est financé par la Direccte, l’administration pénitentiaire et la Région.


La Montagne



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