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samedi 23 juin 2018

Les détenues de la maison d'arrêt de Mulhouse dénoncent leurs conditions de vie

Cellules insalubres, surpopulation… Des femmes détenues à la maison d'arrêt de Mulhouse dénoncent leurs conditions de vie dans un communiqué publié par l'Observatoire international des prisons. 

Les détenues de la maison d'arrêt de Mulhouse dénoncent leurs conditions de vie

Une réalité nuancée par l'administration pénitentiaire et les syndicats.



Dans un communiqué publié ce mercredi, l'observatoire international des prisons (OIP) alerte sur les conditions de détention des femmes de la maison d'arrêt de Mulhouse.

Des murs qui s'effritent sous de multiples couches de peinture, du papier journal en guise de joints de fenêtres, un dispositif d'aération inexistant, ... Les témoignages de détenues adressés à l'OIP décrivent des cellules insalubres et surpeuplées. «Si on veut se croiser, l'une de nous est obligée de rester assise. C'est invivable» déplore une détenue.

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En 2015, un rapport du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) à la suite d'une visite dans la maison d'arrêt décrivait effectivement des locaux dégradés et des conditions d'hygiène «inacceptables».

Dans le quartier des femmes, le rapport faisait état de murs «ravagés par l'humidité» et de «surfaces tellement exigües que les femmes prennent leur repas assises sur leur lit». Le rapport demandait que certaines cellules demeurent inutilisées jusqu'à ce que des travaux de réfection soient menés. En 2021, le centre de détention de Mulhouse-Lutterbach ouvrira ses portes, et la maison d'arrêt de Mulhouse cessera d'accueillir des détenus. Pour Sarah Bosquet, de l'OIP, l'attente de l'ouverture d'un nouveau centre ne justifie pas que les détenues vivent dans des conditions insalubres.

40 lits pour 42 détenues

Selon Jocelyn Defawe, de l'administration pénitentiaire, les problèmes évoqués dans le communiqué de l'OIP sont avant tout liés à la vétusté de la maison d'arrêt, construite en 1860. «En trois ans, une enveloppe de plus de 600 000 euros a été investie par la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP)» défend-il.

Contacté par Le Figaro, il explique que des travaux de rénovation ont été entrepris depuis 2016 pour repeindre les murs des cellules et remplacer le mobilier. L'installation de fenêtres à double vitrage serait également prévue.

Selon lui, le montant investi dans la maison d'arrêt de Mulhouse, considérable «pour un bâtiment en fin de cycle» témoigne de la volonté de «maintenir des conditions de détention dignes» de la part de l'administration pénitentiaire et de la DISP.

«Au regard des témoignages reçus en 2017 et 2018, rien n'indique que la situation des femmes détenues à la maison d'arrêt de Mulhouse se soit améliorée» s'interroge Sarah Bosquet.

Pour David Thevenin, représentant syndical de la maison d'arrêt de Mulhouse (FO), la réfection du quartier des femmes est rendue compliquée par sa surpopulation. «Pour repeindre les cellules, il faudrait les vider, mais les départs étant immédiatement remplacés, ce n'est pas possible», explique-t-il.

Sur les 15 cellules du quartier des femmes, on compte sept cellules de deux lits, six cellules de trois lits, et deux cellules de quatre lits, soit une capacité effective de 40 personnes. Ce mois-ci, 42 femmes y étaient détenues. De leur côté, les hommes ne sont que deux par cellule. Une cellule moyenne à Mulhouse mesure environ 12 mètres carrés, dans lesquelles les femmes passent vingt heures par jour, si l'on déduit les quatre heures de promenade. Dans cet espace, il faut donc faire entrer plusieurs lits, des rangements, des produits d'hygiène, des toilettes et un coin cuisine. Une promiscuité qui ne laisse aucune possibilité d'intimité.

Une évolution positive depuis l'arrivée d'une nouvelle directrice

Selon le rapport du CGLPL, la capacité d'accueil théorique de la maison d'arrêt de Mulhouse, hommes et femmes confondus, est de 283 places.

Au total, ce sont cependant plus de 500 lits qui y sont installés. Normalement, une peine de prison est individualisée: les détenus sont censés être seuls en cellule. Un principe qui est rarement appliqué, tant le système carcéral est débordé...

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