Lors de fouilles à la maison centrale berrichonne, une clé et des lettres intimes écrites par une conseillère de réinsertion ont été découvertes.
Embarrassantes pour l’administration pénitentiaire et la direction de la Maison centrale de Saint-Maur (Indre), deux affaires touchant cet établissement ont été révélées, hier, par nos confrères du Point.
La première s’est déroulée, le mercredi 11 juillet, lors d’une banale fouille de la cellule d’un homme condamné à 23 ans de réclusion criminelle pour meurtre. Sa porte s’ouvre, son matelas est soulevé, ses poches retournées et contre toute attente, un surveillant met la main sur une clé. « Et pas n’importe quel modèle, selon nos confrères, puisqu’il s’agit d’une clef dite “ de sécurité ”. »
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Un avis que confirme la direction interrégionale de Dijon qui évoque « un passe permettant d’ouvrir toutes les cellules de la Maison centrale à l’exception des quartiers spécifiques ».
Interrogé sur la présence de cet objet dans sa cellule, le détenu a affirmé « l’avoir trouvé dans la cour de promenade, avant de la rapporter dans sa cellule et de l’oublier », poursuit Le Point.
Une version qui n’a convaincu personne, puisqu’en commission de discipline, ce détenu a été sanctionné de vingt jours de quartier disciplinaire.
Prolongement sonnant et trébuchant de cette affaire « nous avons pris la décision de changer l’ensemble des serrures de toutes les cellules », indique la direction interrégionale. Soit cinq cents « canons » pour une somme globale de 67.000 €. Lourd tout de même pour les finances de l’administration.
Mise en examen et suspendue de ses fonctions
Une affaire pouvant en cacher une autre, deux jours plus tard, la fouille d’une autre cellule allait ouvrir un deuxième dossier dans cet univers carcéral.
La cellule est celle de Kassoum Doumbia dit « Kass » 47 ans, qui a grandi dans la cité du Franc-Moisin à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Il a été reconnu coupable de l’enlèvement en 2015 et de la séquestration d’un agent de change parisien laissé pour mort dans un bois de Noisy-le-Grand.
Dans sa cellule indrienne, les surveillants ont découvert un téléphone portable, une clé 4G, une oreillette Bluetooth et bien plus surprenant, « plusieurs courriers prouvant une relation intime » indique la direction interrégionale de Dijon. Liens supposés avec une conseillère pénitentiaire chargée de sa réinsertion.
Cette employée du Service d’insertion et de probation (Spip) a été rapidement identifiée et placée en garde à vue. Au terme de différentes auditions, cette femme a été mise en examen, placée sous contrôle judiciaire et suspendue de ses fonctions pour une période de quatre mois.
Le responsable du Spip de Châteauroux n’a pas souhaité s’exprimer sur cette seconde affaire « Éperdument » (1) dérangeante.
Quant à Kassoum Doumbia, destinataire de ces courriers, il a été aussitôt transféré vers la Maison centrale de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).
(1) Film sur ce thème de Pierre Godeau.
La Nouvelle République
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