Pages

lundi 27 août 2018

Le détenu havrais avait agressé une surveillante pour obtenir son transfert

Le Havrais ne voulait pas rester à la prison d’Argentan. Connaissant la méthode pour déménager, il a agressé verbalement une surveillante. Pendant quarante minutes.

Le détenu havrais avait agressé une surveillante pour obtenir son transfert

S’il souhaite prouver qu’il n’est pas du genre à passer ses nerfs sur une surveillante pénitentiaire, Nabil ne s’y prend pas de la meilleure des manières.



Pour contester les accusations, il ne cesse de couper la parole à la présidente de la correctionnelle du Havre.

Mais tout d’abord, quand la magistrate lui demande son lieu de naissance, Nabil exige un avocat pour le défendre. Aussi, il n’accepte plus d’être jugé par visioconférence depuis la prison où il se trouve.

Le renvoi du dossier semble se profiler, mais le Havrais renonce soudain à tous ses désirs. Nabil, 27 ans, veut expliquer « ce qu’il s’est réellement passé » dans un discours interminable. « Je n’ai pas totalement suivi ni compris les explications de monsieur, ne va pas cacher lors de sa plaidoirie l’avocate de la surveillante. Pourtant, nous sommes face à un dossier très simple. »

Liens commerciaux

Le Havrais est incarcéré à Argentan (Orne) quand le 10 avril 2016 il monopolise l’interphone de sa cellule du quartier disciplinaire. Sans réel motif. « Il m’a simplement dit que c’était pour me « faire chier » », résume la fonctionnaire dans sa plainte.

Durant une quarantaine de minutes, Nabil insulte par des propos racistes. Il parle aussi d’« exterminer », de « coloniser », de « bombe ». Sur la fin, il passe en effet aux menaces de mort. Les mots destinés à la surveillante sont également entendus par un de ses collègues présent à ses côtés. Nabil a toujours contesté un tel comportement. Auprès du tribunal, il se targue d’une plainte qu’il a déposée contre deux agents... dont ne fait pas partie la surveillante. Celle-ci le décrit comme un détenu « plutôt calme » habituellement. Seulement, il avait effectué des demandes de transfert dans un autre centre pénitentiaire. Demandes qui avaient été toutes rejetées.

À l’audience, à trois reprises, Nabil lâche avoir su que « pour partir d’Argentan, il fallait faire parler de soi ». Il y est parvenu : il a obtenu son transfert. Mais, en réponse, il reçoit quatre mois de prison ferme. Le parquet avait requis le double. Actuellement, le Havrais aux seize condamnations se trouve à la prison de Val-de-Reuil. « Ça se passe bien, pour l’instant », dit-il au tribunal.

Paris Normandie



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire