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samedi 13 octobre 2018

Corruption à la prison d'Agen : deux surveillants dans le viseur

Les murs des prisons de ce pays ne sont pas infranchissables et imperméables. 

Corruption à la prison d'Agen : deux surveillants dans le viseur

Smartphones, cannabis, nourritures terrestres et argent liquide parviennent à y entrer, au gré des visites des familles.



Des fouilles sont régulièrement organisées et les détenus et les passeurs passent sous le couperet de la justice pénale.

Drogue, smartphones…

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En 2014 et 2015, des prisonniers de la maison d'arrêt d'Agen ont récupéré l'un, un téléphone portable, l'autre de la résine de cannabis ou encore des chaussettes ou des denrées alimentaires périssables.

C'était devenu habituel. En juillet 2014, un détenu signale les faits à la hiérarchie de l'établissement, qui elle-même informe la justice. Le processus est enclenché, les services de police du SRPJ déclenchent une enquête, discrète.

Dans le cas qui intéressait le tribunal correctionnel d'Agen ce vendredi, les passeurs étaient deux surveillants de l'administration pénitentiaire quadragénaires qui devaient hier répondre de corruption passive, aux côtés des détenus qu'ils surveillaient derrière les murs de la prison agenaise. Ceux-là et des membres de leur famille sont soupçonnés de corruption active et de détention non autorisée de stupéfiants dans le cadre de leur détention.

«Il y en a tellement»

Dans la matinée, un des surveillants soupçonnés de corruption reconnaît avoir franchi la ligne jaune, la faute à une vie familiale en cours d'implosion à l'époque. Il consommait du cannabis, aussi. «Il y en a tellement en détention qu'il est facile de tomber dedans (sic).» La drogue qui passait de la rue aux cellules, il admet aussi.

«J'avais les barrettes dans la poche et je les donnais directement au détenu.» Dans la salle d'audience, le procès est suivi par des cadres de l'administration pénitentiaire. La police d'audience est assurée par les services de l'ARPEJ, des collègues de deux surveillants pénitentiaires pris les doigts dans le pot de confiture.

Prison ferme requise

Le ministère public a requis dix mois de prison avec sursis et une interdiction d'exercer une fonction publique pendant trois ans pour le moins impliqué, qui est à ce jour toujours surveillant. Pour l'autre, les réquisitions sont plus lourdes : interdiction à vie et 30 mois de détention, dont 10 assortis du sursis. Il n'est plus dans l'administration pénitentiaire...

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