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mercredi 17 octobre 2018

Le projet d'établissement pénitentiaire pour Lure est abandonné, selon les sénateurs

Alain Joyanget et Michel Raison, sénateurs LR de Haute-Saône, ont publié ce mardi 16 octobre un communiqué dans lequel ils dénoncent l'abandon du projet de prison.

Le projet d'établissement pénitentiaire pour Lure est abandonné, selon les sénateurs

« Les informations livrées le lundi 8 octobre dernier aux organisations syndicales de l’administration pénitentiaire faisaient état de l’abandon du projet d’établissement pénitentiaire à Lure », indique le communiqué commun des deux sénateurs.



« C’est pourquoi, à l’initiative de Michel Raison, sénateur de la Haute-Saône, une réunion de la dernière chance s’est tenue ce matin à la Chancellerie alors que le plan pénitentiaire 2018-2022 devrait être officiellement présenté sous 8 jours.

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Le directeur de cabinet de la Garde des Sceaux, ministre de la Justice, a clairement confirmé aux élus l'abandon de ce projet et ce, sans aucune compensation.

"Reniement de la parole donnée"

C’était pourtant l’un des projets les plus avancés de France au regard des études déjà réalisées et du terrain déjà validé suite à l’important travail réalisé par la commune de Lure, la Communauté de communes du Pays de Lure, le Conseil départemental et les services de l'Etat.

C’est pourquoi, tant sur la forme que sur le fond, Michel Raison et Alain Joyandet dénoncent fermement cette décision qui, pour la deuxième fois, pénalise Lure et donc la Haute-Saône.

C’est un reniement de la parole donnée au nom de l’Etat. François Hollande avait solennellement confirmé le projet luron à l’occasion du Comité interministériel aux ruralités organisé le 14 septembre 2015 à Vesoul. Et Emmanuel Macron était alors membre de son gouvernement.

« C’est la démonstration que le gouvernement utilise les vieilles ficelles politiciennes pour tenter d'expliquer une telle décision. Nous avions déjà eu à subir un argument technique fallacieux pour justifier la démolition de l’ancienne prison soit-disant menacée d’effondrement » rappelle Michel Raison.

Et il poursuit : « Aujourd'hui, le projet de nouvel établissement est abandonné au motif que la future politique pénale, en cours d’examen au Parlement, sera tellement efficace qu'elle effacera demain le besoin de 8 000 places supplémentaires exprimé depuis de nombreuses années, tel un coup de baguette magique ».

"Les territoires ruraux pénalisés"

Comme il le souligne, c’est finalement la démonstration que le gouvernement Philippe n'arbitre pas en faveur d'un rééquilibrage de l'aménagement du territoire. En concentrant tout dans les agglomérations, la haute administration fait des choix qui pénalisent systématiquement les territoires ruraux et leurs populations.

Ce sera donc le cas avec de grands centres pénitentiaires tels celui de Lutterbach près de Mulhouse alors qu’une autre approche était possible avec des centres plus petits, plus de proximité et favorisant la réinsertion.

Finalement, c'est la démonstration que la haute administration dirige plus que jamais le pays en profitant des alternances politiques pour imposer ses vues. L'abandon du projet de Lure est révélateur de la faiblesse du pouvoir politique en place au niveau national.

Désormais, la balle est dans le camp du député LREM qui vient de prendre acte de son échec dans ce dossier important », conclut le communiqué.

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