Vingt ans à peine et déjà 15 mentions inscrites au casier judiciaire. Il avait fini de purger sa peine de détention le 12 octobre, vers 10 h du matin.
Huit heures après sa sortie de prison, il était interpellé rue Boussairolles. Il cachait sous son blouson une bombe lacrymogène de 500 ml et quelques grammes de shit dans ses poches.
Calme, cheveux serrés en arrière en catogan, le Montpelliérain était présenté ce vendredi à la barre du tribunal correctionnel de Montpellier.
Le quartier des Cévennes mis à l’index
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Après deux condamnations pour port d’arme blanche, le prévenu pensait enfin avoir trouvé de quoi se rassurer : "J’avais peur, on m’avait averti que des gens me recherchaient… Je voulais me protéger. Je suis passé à l’armurerie mais le vendeur ne m’a pas prévenu que c’était interdit…" Las, la détention de ce type d’arme n’est autorisée qu’à domicile, pas dans la rue. "Si vous fréquentiez moins de délinquants, vous auriez moins de problèmes", cingle le président Sébastien Colombet.
Droit dans ses baskets, le jeune homme prétend que, dans son quartier, aux Cévennes, la violence est omniprésente et que "pratiquement" tout le monde consomme des stupéfiants.
Ironique, le procureur, Jean-Christophe Tixier, relève "une chronologie intéressante. En moins de 6 h, il trouve le moyen de se procurer du cannabis et une arme. Ce sont plutôt les gens qui devraient avoir peur de lui…"
Quant aux conditions de détention de l’arme, "il suffisait de demander au vendeur ou de se renseigner sur internet." Il requiert 6 mois de détention dont 3 de mise à l’épreuve avec injonction de soins pour la consommation de stupéfiants et l’obligation de travailler ou de suivre une formation "pour sortir de la spirale de la délinquance".
"Il va falloir vous bouger"
Pour la défense, Me Marc Gallix réfute le tableau caricatural que son client avait dressé : "Il y a des gens qui s’en sortent dans ce quartier des Cévennes, ils ne sont pas tous délinquants, il faut qu’il l’entende. […] Mais cette bombe lacrymogène reste une arme de défense… Une condamnation avec mise à l’épreuve, c’est un peu la dernière chance que vous lui accorderez."
Le prévenu, reconnu coupable, a été condamné à 6 mois de détention auxquels s’ajoute la révocation d’un sursis de 3 mois, sans mandat de dépôt. Une peine aménageable. "Il va falloir vous bouger", conclut le président.
Midi Libre
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