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jeudi 7 mars 2019

Un surveillant de la prison de Condé-sur-Sarthe témoigne : "Ici, ça peut partir à une vitesse folle pour une simple frustration"

Sous couvert d'anonymat, un surveillant pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe raconte à Europe 1 les conditions infernales dans lesquelles il travaille, avec des détenus décrient comme n'ayant "plus de limites".

Un surveillant de la prison de Condé-sur-Sarthe témoigne : "Ici, ça peut partir à une vitesse folle pour une simple frustration"

La colère est vive chez les surveillants pénitentiaires après l'agression au couteau de deux de leurs collègues, mardi matin, par un détenu radicalisé, à la prison de Condé-sur-Sarthe.



Longtemps, ils ont alerté sur la difficulté de leurs conditions de travail, sans avoir jamais le sentiment d'avoir été vraiment entendus.

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Europe 1 a recueilli le témoignage anonyme d'un gardien de la prison ultra-sécurisée normande. Sur la brèche, il assure que la tension est telle avec les détenus, que la situation peut dégénérer à tout moment.

"Ils n'ont aucune limite". "Ici, ça peut partir pour un rien. Pour un réveil le matin, ça va tout de suite faire grimper la tension. Ils vont être énervés. Un problème de cantine, une histoire d'argent… Tout de suite, ils pensent qu'on les vole", illustre-t-il au micro d'Europe 1.

Ce surveillant constate que la rajeunissement de plus en plus prégnant de la population pénale contribue à aggraver la situation. "Ils n'ont aucune limite. Ça peut partir à une vitesse folle, pour un rien, pour une simple frustration. Et nous, on est là, en première ligne, à essuyer les plâtres. Constamment, constamment, constamment… Certains collègues se sont fait cracher dessus… C'est tout le temps comme ça", explique-t-il, épuisé.

Le "déminage constant". Alors dans cette prison de Condé-sur-Sarthe, comme dans bon nombre de maisons d'arrêt en France, ce surveillant et ses collègues s'astreignent à "être dans le dialogue" avec les détenus. Un dialogue qui s'apparente en fait à un "déminage constant." "Alors le soir, quand on rentre, on est fatigués. On a la tête pleine. Il faut se blinder, éviter de se ramener du boulot à la maison, car sinon, c'est la vie de famille qui prend", confie-t-il.

"Le plus malheureux, c'est qu'on a l'impression que l'on n'est jamais soutenus. On va nous dire qu'on aurait dû faire différemment, alors qu'on ne fait qu'appliquer les lois et les notes de service", jure le gardien...

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