Abdelkader Merah, le frère de Mohamed Merah, a demandé sa remise en liberté. La chambre de l'instruction doit rendre son arrêt mardi à 14 heures
Convoi de voitures de police lors de l'arrivée d'Abdelkader Merah, le 10 septembre 2012, au palais de justice de Paris.
Cheveux mi-longs ramenés en arrière dans un catogan, barbe taillée à la manière salafiste, vêtu d'un maillot de football, celui qui est à l'isolement depuis son arrestation il y a plus de deux ans, a écouté lors d'une audience à huis clos la plaidoirie de son avocate, celles des parties civiles, et de l'avocat général, hostile à toute libération.
Puis, Abdelkader Merah, s'est levé pour prendre la parole, et a commencé par réciter une longue sourate du Coran, s'attirant les remontrances de la cour, selon des avocats présents à l'audience. Il a ensuite livré un monologue d'environ une heure, évoquant la "justice d'Allah", la seule qu'il reconnût, selon des participants. Il s'en est pris à celle des hommes, cette "pseudo-justice" qui lui a refusé de se rendre "sur la tombe de son petit frère".
Il a réfuté toute participation aux crimes de Mohamed Merah qui n'est "pas un héros" à ses yeux. Quant à savoir si son frère est "un martyr", seul le Prophète peut le dire, a-t-il argumenté. Il a expliqué qu'il condamnait désormais les actes de son frère puisque des théologiens saoudiens venaient de le faire. Il a légitimé "le jihad avec des règles", sans les préciser, tout en semblant parfois prendre ses distances avec une action violente.
Abdelkader Merah a conclut que s'il était à la place de la cour, il n'accorderait pas de libération à son frère car elle relancerait la douleur des proches des victimes de Mohamed Merah.
Selon le site internet de L'Express, les parties civiles ont produit des enregistrements de conversations entre Abdelkader Merah et sa mère où le premier semble exprimer sa fierté pour son frère cadet : "Par Allah, c'est le meilleur cadeau que m'a fait Mohamed", "Que Dieu ait son âme pour la bonne cause".
A la sortie, tandis que leur client était reconduit en prison à Villepinte (Seine-Saint-Denis), les avocats d'Abdelkader Merah se sont refusé à tout commentaire.
Sud Ouest
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