Des colis qui volent et atterrissent dans les cours de promenade de la prison à destination des détenus, en manque de téléphone ou produit stupéfiant…
Le fléau n'est pas nouveau mais il peut avoir des conséquences dramatiques. Après l'affaire des coups de feu, aux abords de la maison d'arrêt de Seysses, le 5 mai, où des individus ont tiré avec du plomb pour faire fuir un groupe qui envoyait des paquets à leurs proches, par-dessus l'enceinte carcérale, un drame s'est produit dernièrement, à Albi.
Un détenu de 22 ans qui venait d'être incarcéré s'est tué en escaladant le grillage de la cour de promenade, en tentant de récupérer un colis projeté depuis l'extérieur. Un drame qui a fait réagir l'Ufap Unsa-justice qui réclame à cor et à cri l'élargissement des périmètres de sécurité pour éviter toute tentative d'escalade. «Nous dénonçons ces problèmes depuis dès mois, s'insurge Laurens Maffre, secrétaire régional, et nous déplorons l'immobilisme de l'État face à ce fléau qui gangrène les centres de détention», insiste le syndicaliste qui milite aussi pour que la sécurité des établissements pénitentiaires devienne «une priorité nationale.»
La jeune victime ne connaissait pas le milieu de l'univers carcéral qui peut vite devenir une véritable jungle, où la loi du plus fort s'exerce entre prisonniers. Ce nouveau détenu aurait escaladé sous la pression de petits caïds pour aller récupérer, pour leur propre compte, téléphone portable et produit illicite.
Hier, huit paquets ont été retrouvés derrière les murs de la prison de Seysses. «Depuis peu, les détenus se ruent sur ces colis s'appropriant parfois des paquets qui ne leur sont pas destinés», ajoute Pierre Montreuil, du syndicat pénitentiaire des surveillants non-gradés.
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