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vendredi 22 août 2014

Bourg en Bresse - Un banal contrôle dans une cellule de la prison tourne à la bagarre

Le 3 août, les gardiens du centre pénitentiaire de Bourg contrôlent une cellule. Les deux détenus leur tombent dessus. Jeudi, ils ont été condamnés.
Photo Laurent Thevenot
Le « yoyo », du nom de la technique qui permet aux détenus de se faire passer des objets par les fenêtres, est avec les téléphones portables et le cannabis les éléments illégaux les plus en vogue… en prison. Et il n’était pas question pour le Drômois de 29 ans, à peine installé au centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse, qu’il déteste déjà, de se le voir retiré. L’homme, fragile, instable, connu pour ses hurlements en cellule et ses 21 mentions au casier judiciaire, a d’ailleurs maintenu, jeudi, devant le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse, qu’il ne s’agissait que d’une simple corde à linge…

Quand le 3 août, après la promenade matinale et avant le café du déjeuner, les trois surveillants procèdent au classique sondage des barreaux et s’apprêtent à récupérer le yoyo, le détenu voit rouge. Insultes, menaces, il cherche le contact avec les agents de la pénitentiaire. Et l’obtient. À partir de là, des coups fusent. Son co-détenu, un Oyonnaxien de 23 ans, retors à la frustration et d’une impulsivité maladive, entre dans la danse, frappe un surveillant dans le dos et se fait sortir via une clé de bras. Le tout dans l’intimité d’une cellule, comme toutes les autres, dépourvue de vidéosurveillance.

Des faits minimisés

Devant le tribunal présidé par Isabelle Lacour, les versions divergent : qui a donné le premier coup, généré la provocation ? Défendus par Me Mélanie Savournin, les trois surveillants qui s’étaient constitués partie civile, avaient pour deux d’entre eux récolté quatre jours et trois jours d’interruption temporaire de travail pour leurs blessures. Le prévenu de Valence, cinq jours. Suivant les arguments de la défense tricotés par Me Frémion, les magistrats ont requalifié et donc minimisé les faits de violence en rébellion. Le Drômois a été condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans pour avoir également menacé de mort les agents et mis le feu à son bermuda dans le quartier disciplinaire. Son codétenu a été sanctionné à huit mois de prison, dont quatre mois ferme. Il était également jugé jeudi pour les faits qui l’ont reconduit en prison en juillet dernier, en l’occurrence avoir gazé de lacrymogène un automobiliste, après un dépassement malencontreux. Il écope de quatre mois de prison dont deux avec sursis avec obligation de soin de travail et de formation.

Conjointement, les deux détenus devront indemniser les victimes, pour deux d’entre elles à hauteur de 400 euros, et de 200 euros pour la troisième. Un mandat de dépôt a été délivré.

Le Progrès

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