A bon entendeur...
Envoyés de Bordeaux à Lille pour renforcer la frontière franco-belge, dans des conditions contestées, 77 des 84 membres d'une compagnie républicaine de sécurité ont été victimes d'une «épidémie de burn out», indique le syndicat de police UNSA.
Arrivés à Lille le 2 décembre dernier, les 84 CRS venus de Bordeaux devaient être hébergés au cantonnement de La Roseraie, à Lambersart, pour accomplir leur mission de surveillance de la frontière franco-belge après les attentats.
Mais «la CRS 14 refuse de prendre ce cantonnement, certes aux normes vu les textes anciens qui nous régissent mais vraiment pas opérationnel», indique le syndicat UNSA, l'un des principaux syndicats de police.
«Sur ce cantonnement que je connais très bien, les hommes sont obligés de vivre à deux par chambre, dans des pièces de 12 mètres carrés. Lorsque les deux colocataires sont sur des horaires différents, c'est impossible de se reposer sereinement», indique David Michaux, délégué national CRS de l'UNSA-Police.
Face à cette situation, «nous avons demandé à la Direction centrale des CRS de loger les hommes dans des conditions décentes. Nous faisons un métier difficile et les CRS travaillent en flux tendu depuis des mois, il est important qu'ils puissent se reposer», ajoute le représentant syndical. La compagnie a ainsi demandé que les hommes soient hébergés dans des chambres individuelles dans des hôtels.
« La situation est une véritable bombe à retardement »En avril 2014, la CRS 6 de Saint-Laurent-du-Var avait déjà refusé d'être hébergée sur ce cantonnement. Ils avaient alors été relogés à l'hôtel. Mais cette fois, la direction a refusé de reloger les CRS en hôtellerie, pour des raisons budgétaires, selon l'UNSA.
David Michaux, délégué national CRS de l'UNSA-Police
En attendant la réponse de la direction, les CRS avaient préféré dormir dans leurs véhicules. «Après deux jours passés à dormir dans leurs véhicules, les hommes sont épuisés. Un médecin a constaté leur fatigue et 77 hommes ont été arrêtés», précise David Michaux. La DCCRS a ainsi dû annuler la mission et les hommes ont été rapatriés en train samedi. Les véhicules seront, quant à eux, récupérés par d'autres membres de la compagnie.
Après le plan Vigipirate déployé au lendemain des attentats de Charlie Hebdo puis l'état d'urgence mis en place après les attentats de Paris, les compagnies de CRS enchainent les missions. Par ailleurs, la COP21 et la surveillance continuelle de la «jungle de Calais» continuent de solliciter les compagnies en permanence. «Les hommes travaillent dans l'urgence, nous n'avons pas la possibilité d'assurer tous les repos et nous manquons de visibilité, certains hommes saturent», indique David Michaux. «La situation est une véritable bombe à retardement», alerte le responsable syndical.
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