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jeudi 27 avril 2017

Rennes - Le surveillant de prison accusé d’avoir tabassé un détenu

Un surveillant du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin comparaît le 9 mai pour avoir frappé un détenu lors de représailles. Les faits de violences datent de presque deux ans.

Le centre pénitentiaire de Vezin, près de Rennes.

La bagarre avait éclaté lors d’un transfert, le 11 juin 2015. Un détenu d’une quarantaine d’années, lourdement condamné, est sommé de changer de cellule. Les surveillants lui demandent de prendre une partie de ses affaires. Le prisonnier veut emmener tout son paquetage.


Il craint des vols. Les gardiens poussent le détenu dans sa nouvelle cellule. Trois fonctionnaires reçoivent des coups. Leur adversaire est tabassé.

Trois gardiens casqués

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Le lendemain, le détenu est placé en garde à vue chez les gendarmes. Il est couvert d’ecchymoses et obtient une incapacité temporaire de travail (ITT) de 10 jours. Le pire est à venir. Quand il réintègre la prison, il est attendu par trois gardiens casqués. Un gendarme rapporte qu’il a perçu des cris dès que la porte s’est refermée. Selon ses avocats, il est jeté à terre et roué de coups. Son corps porte la trace de brûlures après avoir été traîné sur le sol goudronné.

Un coup de trop...

Sur le chemin de l’infirmerie, la victime se cogne le corps et la tête dans les embrasures de porte. A son arrivée, c’est le coup de trop, celui que le médecin du centre pénitentiaire va voir et reporter sur un rapport.

Un seul surveillant est incriminé. Il a 32 ans. La hiérarchie ne sera pas complaisante envers le gardien violent qui est suspendu trois jours. Mais la relation des faits par le détenu pose problème. On le sait affabulateur, arrogant, irrespectueux avec le personnel pénitentiaire.

Difficultés à recueillir des preuves

Mais les avocats du prisonnier sont pugnaces et parviennent, grâce au témoignage de l’administration, à convaincre le parquet que leur client a bien fait l’objet de représailles.

« Ce surveillant, adepte de boxe thaïlandaise, était déjà connu pour des violences sur des détenus, déclarent Mes Emmanuelle Foucault et Benoît Guillotin. Cette affaire fait éclater au grand jour les excès de certains membres de l’administration pénitentiaire et demeure rare compte tenu des difficultés pour les détenus à recueillir les preuves de maltraitance. Il faut dans cette affaire remercier un fonctionnaire courageux d’avoir osé briser la loi du silence. »

Ouest-France

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