Faouzi Bescri est jugé depuis hier pour tentative de meurtre. En 2015, alors qu’il était détenu à Toul, il a explosé, avec un marteau, le crâne d’un de ses collègues qui est devenu hémiplégique.
Il plaide la légitime défense.
Il y a de meilleures façons de fêter son anniversaire. Pour ses 41 ans, Dominique Chadli, s’est installé hier au premier rang de la cour d’assises, dans son fauteuil roulant.
En 2015, alors qu’il était incarcéré au centre pénitentiaire de Toul, il a pris un coup de marteau qui lui a explosé le crâne. Son pronostic vital a été engagé durant de longues heures. Depuis, l’homme est hémiplégique, invalide à plus de 60 % et a d’énormes difficultés d’élocution. En octobre 2016, il a bénéficié d’une suspension de peine.
Dans le box, Faouzi Bescri, 37 ans, déjà condamné deux fois aux assises. À 15 ans, pour avoir massacré un bijoutier retraité, et à 11 ans en Allemagne pour avoir tué, de 30 coups de couteau, un homme qui lui avait fait des avances.
Dans cette seconde affaire, Bescri avait assuré qu’il était en état de légitime défense. Il en va de même pour cette tentative de meurtre jugée à Nancy. C’est en tout cas ce que plaidera ce mercredi après-midi Me Alexandre Bouthier, son avocat.
« Cela devait arriver ! »
Le 31 juillet 2015, les deux détenus travaillaient alors à l’atelier de façonnage, occupés à usiner de petites bobines de caisse enregistreuse, quand ils se sont ‘’pris la tête’’. Si Chadli assure qu’il a été frappé par-derrière et par surprise, la version de Bescri est autre. Il aurait agi en état de légitime défense. Selon lui, Chadli le menaçait depuis plusieurs jours et, cette fois, aurait brandi une paire de ciseaux ou un cutter, on ne sait pas trop puisque l’accusé a varié dans ses déclarations. Souci : aucune arme de ce genre n’a été retrouvée sur le sol dans la mare de sang, près de Chadli. L’ADN de Bescri est absent des cutters saisis et, par ailleurs, si on a bien retrouvé une paire de ciseaux sur l’établi de la victime, aucun détenu n’assure en avoir ramassé une.
"J’ai frappé parce que j’ai voulu me défendre"
« Tu donnes toujours le meilleur travail aux mêmes, cela devait arriver ! », a lâché Bescri au détenu qui faisait office de contremaître. L’accusé ne supportait en fait plus que Chadli soit le ‘’caïd’’ de l’atelier, le protégé de ce contremaître qui attribuait, selon son bon vouloir, les tâches plus ou moins rémunératrices. Et, grâce à sa machine qui lui permettait de façonner les bobines les plus rentables, Chadli gagnait plus du double du salaire moyen d’un détenu.
« Une cocotte-minute »
« Cela fait des années que je suis en prison, il y a toujours eu du favoritisme », souligne Bescri. « Mais ce n’est pas un motif pour que je frappe. J’ai frappé parce que j’ai voulu me défendre ». Durant le mois précédant les faits, Bescri a demandé à changer d’atelier puis d’établissement. Dans un rapport, un surveillant note que Bescri « n’a pas un comportement habituel. Il part de l’atelier avant la fin de l’heure, il veut quitter les bobines avant, dit-il, d’en venir aux mains. À surveiller ».
« Ces différents signaux d’alarme n’ont visiblement pas été pris en compte », relève la présidente...
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