vendredi 29 août 2014

Caen - Rejugé après l'esclandre devant la prison

La peine d'un prisonnier en semi-liberté a été alourdie, en appel, après des insultes devant le centre pénitentiaire.

Le 10 avril 2014, à Caen, il est presque midi lorsqu'un prévenu, incarcéré depuis octobre 2013, rentre de permission. En semi-liberté pour chercher du travail, il doit impérativement rentrer à midi. Ce jour-là, il profite de ses derniers instants de liberté sur l'herbe voisine, accompagné de sa femme, de son fils et d'un ami.

Mais soudain, les agents pénitentiaires entendent des injures qui viennent du dehors. Les menaces de mort pleuvent, ainsi que les mises en garde : « Je vais tuer un flic dès que j'ai les mains libres. Je sèche un flic dès que je sors. » Une gardienne, avec qui le prévenu a eu des problèmes par le passé, est plus particulièrement visée : « Je vais vous régler votre compte à toi et tes enfants », entend-elle.

Violente altercation

Des policiers arrivent et parviennent à le maîtriser, malgré sa violente résistance. Il est condamné par le tribunal correctionnel de Caen à 4 ans de prison dont 30 mois avec sursis et mise à l'épreuve pour récidive d'outrage, menaces de mort, récidive de détention de stupéfiants (10 g de résine de cannabis), ainsi que 6 mois de prison pour rébellion.

Mais le procureur a décidé de faire appel. Devant la cour d'appel de Caen, le prévenu, Jean-Jacques Hodierne, livre une version très différente : « J'étais devant le centre avec ma famille. Tout à coup, la police débarque et me menotte. À ce moment-là, je me laisse faire, je ne veux pas de problème. Je leur demande quand même pourquoi ils m'interpellent et là, un policier me met un gros coup de genou dans la tête. Alors là, oui, je les ai insultés, je reconnais. » L'altercation est violente, l'homme perdra deux dents, qui seront effectivement retrouvées dans l'herbe, et deux autres seront déchaussées.

Il poursuit : « Il me restait un mois et demi de semi-liberté à faire, je ne vois pas pourquoi j'aurais cherché les problèmes. » Le prévenu, âgé de 34 ans, sait que ses 28 condamnations jouent contre lui. L'avocat général a la parole : « Les faits sont très graves. Il encourt 20 ans de prison, dont 4 ans de peine plancher. » Il requiert donc 4 ans de prison, dont 18 mois avec sursis, et 1 an pour la rébellion.

Après délibération, la cour d'appel confirme la décision de première instance pour la rébellion et le condamne pour le reste à 3 ans de prison, avec maintien en détention.
Ouest-france

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