jeudi 28 août 2014

Casabianda - visite de la directrice de l'administration pénitentiaire

Après Ajaccio et avant Bastia, Isabelle Gorce a consacré une partie de ses deux jours en Corse au centre de détention d’Aleria. Après un tour du propriétaire approfondi, elle a rencontré les syndicats
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Elle est l'ancienne présidente du tribunal de Troyes (Aube). En août 2013, elle était nommée en conseil des ministres à la tête de l'administration pénitentiaire. Première femme à ce poste, Isabelle Gorce est venue passer 48 heures en Corse. « Une visite de travail assez habituelle »pour cette ancienne magistrate de cinquante et un ans.

Hier matin, elle était à Ajaccio où elle a fait un tour des locaux de la maison d'arrêt et du service pénitentiaire d'insertion et de probation. Aujourd'hui, elle sera à la prison de Borgo.

« J'effectue une visite complète des services pénitentiaires de l'île, résume-t-elle. C'est une tournée de travail qui me permettra à la fois de voir les sites, de me rendre compte de l'ensemble des questions que peuvent se poser ceux qui y travaillent et bien entendu, d'aller à la rencontre des personnels. »
Casabianda, centre de détention ouvert, est un cas bien particulier. Et Isabelle Gorce lui a accordé une attention toute aussi particulière : « C'est un établissement que je ne connais pas et qui, je pense, mérite tout à fait le détour. »

De là à en faire un exemple ? « Pourquoi pas. C'est assez complexe, à la fois à concevoir, et surtout, pour trouver la population pénale adaptée à ce style de structure très ouverte et très tournée vers le travail agricole. »

« L'avenir du centre n'est pas menacé »

En mai dernier, Emmanuel Gauthrin, secrétaire national du syndicat FO pénitentiaire avait visité Casabianda, et accusé le directeur interrégional de l'administration pénitentiaire de Marseille de « vouloir casser cet outil ». Hier, Isabelle Gorce abondait dans l'autre sens.

Sans pour autant faire de promesses : « On a parlé de 25 millions d'euros alloués à cet établissement, ce n'est pas le cas. Il y a des réflexions, qui font l'objet de chiffrages, sur la restructuration de l'établissement. Mais ces budgets ne sont pas aujourd'hui confirmés. Cela demande à être étudié, approfondi et surtout, intégré à l'ensemble du budget équipement de l'administration pénitentiaire. »
Et d'ajouter : « Casabianda a certainement besoin d'une restructuration en profondeur. Il aura besoin d'être modernisé dans les années qui viennent, mais ce n'est pas un projet pour 2015 et son avenir n'est pas menacé. »

À la suite d'un long tour du propriétaire, la directrice a rencontré les représentants des syndicats : « C'est une réunion d'échange. En général, ils font valoir l'ensemble des questions qu'ils se posent. Cela nous permet de discuter de leurs craintes, de leurs fantasmes aussi parfois, parce qu'il y a beaucoup de rumeurs qui alimentent des inquiétudes. »

Les syndicats déçus

Une réunion en demi-teinte, d'après Raphaël Barralini, secrétaire régional Fo pénitentiaire : « En mars dernier, on nous avait annoncé un programme de rénovation de 25 millions d'euros sur trois ans. On y avait travaillé et aujourd'hui, on pensait avoir des informations, voire même une finalisation. Mais on nous a annoncé que le budget n'y était plus. C'est une déception car on y a beaucoup travaillé et finalement, ce projet ne verra peut-être jamais le jour. En revanche, les travaux d'assainissement seront réalisés et la directrice souhaite continuer à travailler sur le grand projet, au cas où une partie des fonds pourrait être débloquée. Elle nous a également encouragés à continuer de mettre en valeur le centre de détention pour attirer des détenus, notamment du continent, car ceux qui viennent à Casabianda sont des volontaires. »

Malgré tout, les syndicalistes ont apprécié « le discours, clair et net. On sait où on va, et ça nous change ».

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