lundi 22 juin 2015

Réau - L'ex-détenue saisit les prud'hommes pour "faire reconnaître le droit du travail" en prison

Incarcérée à Réau de 2012 à 2015, Valérie Chatelée a saisi les prud’hommes pour faire reconnaître ses droits de travail et sa rémunération en détention.
Une ancienne détenue de Réau a saisi les prud’hommes pour faire reconnaître le droit du travail en détention (photo illustration : travail en détention à Rennes/ Photo PQR/Ouest France)
Une nouvelle étape judiciaire pour le travail en milieu carcéral. Après « l’affaire Marylin Moureau » en 2013 (voir ci dessous), Valérie Chatelée, une ancienne détenue du centre pénitentiaire du sud-francilien se rend, ce lundi, à une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Melun.

Lors de son incarcération à Réau de 2012 à 2015, elle travaillait comme auxiliaire coiffeuse dans le centre de détention pour femmes (CDF) par le biais d’un prestataire extérieur. En substance, elle demande la « reconnaissance de (son) travail et de (ses) droits pendant sa période d’incarcération. »

“Combat”

« Je veux faire reconnaître le non-respect des droits du travail en prison, insiste Valérie Chatelée. « Il est important de ne pas laisser passer des choses comme ça. C’est un combat pour moi mais aussi pour les autres détenus  » , poursuit-elle. Sa demande porte également sur la rémunération. « J’étais à peine payée plus de 2 € de l’heure », se souvient-elle. Lors de cette conciliation, elle va demander un paiement de salaire, d’heures supplémentaires, des indemnités pour arrêts maladie, mais encore des dommages et intérêts au titre du préjudice moral.

Un combat difficile car selon un article du code de procédure pénale «  les relations de travail d’une personne incarcéré ne font pas l’objet d’un contrat de travail.  »  Pour Me Dominique Wantou, l’avocate de Valérie Chatelée, cette audience est une première étape : « Nous allons d’abord essayer de trouver un arrangement », commente-t-elle. « Mais elle a des arguments à faire-valoir comme un taux de rémunération dérisoire. Elle a le courage de faire cette démarche avec comme objectif final la réinsertion. »

«On peut être détenus mais on reste des personnes et nous avons des droits »

Hasard de l’incarcération, Valérie Chatelée et Marylin Moureau se sont connus à la prison de Réau et ont conservé des liens depuis leur libération. A l’époque elle était d’abord passée par une conciliation qui n’avait pas abouti. « À l’époque je voulais faire reconnaître mon contrat de travail, indique Marylin Moureau. Depuis la décision de la cour d’appel, elle n’a pas encore touché les indemnités prévues par la justice mais ne compte pas en rester là et indique « réfléchir » à se « pourvoir en cassation. »

« On peut être détenus mais on reste des personnes et comme chacun, nous avons des droits” , indiquent les deux anciennes détenues. C’est cela que nous voulons faire reconnaître. Le travail en prison reste un travail. Cela prendra du temps mais cela en vaut la peine. »
Un précédent qui a fait date
Le recours de Marylin Moureau, une détenue passée par Versailles (78) mais aussi Réau avait fait date en février 2013...
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