RMC a pu se rendre à la prison de Fresnes, où 25 détenus islamistes radicaux et condamnés pour des faits liés au terrorisme, sont regroupés dans une unité spéciale. Reportage.
Céline Martelet / RMC - L'entrée de la prison de Fresnes.
"On sent une certaine pression quand ils sont groupés"
Cette unité, c'est en fait un long couloir beige dans l'un des bâtiments principal de cette immense prison de Fresnes saturée de prisonniers (en 2010, derniers chiffres disponibles, la prison accueillait 2.200 détenus pour 1.700 places). Un peu à l'écart du vacarme incessant, 25 détenus sont désormais regroupés au premier étage. Incarcérés pour des faits liés au terrorisme, ils sont tous en cellule individuelle, quand les autres détenus s'entassent à trois dans des cellules de 10 mètres carrés. "Ils ne sont pas isolés, ils sont groupés", insiste Sébastien, l'un des surveillant à la carrure imposante.Un surveillant parfois seul face à des détenus potentiellement dangereux. "On sent parfois un certain regard sur nous. On sent une certaine pression quand ils sont groupés", raconte-t-il.
Céline Martelet / RMC - Les cellules.
Un climat pacifié
Six mois après la mise en place de ce regroupement, le climat a changé dans la prison, assure le directeur Christophe Scotto. Il a changé parce que ces détenus ne peuvent plus, directement ou indirectement, imposer leurs règles aux autres: "L'impossibilité d'écouter telle ou telle musique, d'avoir telle ou telle discussion spontanée et libre", raconte Christophe Scotto. Des pressions "qui étaient ressenties par les détenus et qui les amenaient à adopter une pratique radicale de la religion", raconte le directeur.Au-delà du regroupement, il faut un long travail individuel pour lutter contre ces positions radicales. "Le regroupement, c'est un premier pas, mais ce n'est pas un pas décisif", reconnaît Georges Fenech, député Les Républicains, qui a pu s'entretenir avec des détenus de ce couloir. Car aujourd'hui les détenus radicaux ne bénéficient d'aucun suivi pour les amener à changer d'état d'esprit. "Il faut un suivi beaucoup plus important", estime l'ancien juge d'instruction.
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