mercredi 22 avril 2015

Canada - Visite virtuelle d’une prison : « Ça n’a pas été filmé à Disneyland ? »

La lourde porte de métal s’ouvre en un clic de souris. Arrivée dans une cellule « haute sécurité » d’une prison canadienne qui respire le neuf, avec un plateau repas bien garni, posé délicatement sur la table.
Les toilettes sont propres et l’auto-radio fonctionnel. A portée de clic, la chapelle de la prison, la salle de travail ou les parloirs.
Cette visite virtuelle est offerte par le service correctionnel du Canada. Elle respire l’eau de Javel, le calme et la sérénité. Un peu trop beau pour refléter les véritables conditions de détention.
 
 
Une cellule « basse sécurité » (Service correctionnel du Canada)
Véronique Rioux, porte-parole du Service correctionnel du Canada, donne les premières pistes pour comprendre ces images, qu’on croirait tout droit sorties d’un catalogue d’architecte.
« Certaines zones du tour virtuel ont été modifiées pour assurer qu’il n’y ait pas de failles de sécurité ou de vie privée. Par exemple, les murs ont été blanchis pour enlever des informations sensibles comme le nom des prisonniers. Les zones de sécurités maximales ont été récemment construites et étaient vacantes lors du tournage de la vidéo. »
Repeindre les murs en blanc, d’accord. Mais tout de même. Lorsque l’on compare avec d’autres images de prisons canadiennes, le contraste est saisissant.
 
 
Une prison à Montréal (National Post)
En fouillant un peu dans les ressources de ce même service canadien, un rapport décrit des conditions de détentions bien différentes :
« En 2013-2014, le taux national de double occupation des cellules (pratique consistant à loger deux détenus dans une cellule conçue pour une personne) a été établi à une moyenne de 19,2% (une augmentation de plus de 93% au cours des cinq dernières années). (...)
Les conditions de détention ont dépassé les soins de santé comme principale catégorie de plaintes présentées par des délinquants au Bureau. »
Parmi ces préoccupations, on retrouve :
« La négligence, l’indifférence ou la complaisance face aux conditions de détention et de travail au quotidien (appareils brisés non remplacés, mobilier de cellule non fourni, aires communes non rangées ou sales, accumulation de vidanges à l’extérieur des cellules ou au bout des rangées). »
 
La chapelle de la prison (Service correctionnel du Canada)
 
Dans le rapport 2012-2013...

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