jeudi 21 mai 2015

Ensisheim - L'éternelle ombre de Fourniret sur l'affaire Estelle Mouzin

Pour la cinquième fois, la piste du tueur en série est envisagée par les enquêteurs pour l'enlèvement de la petite Estelle, volatilisée à Guermantes en janvier 2003. Jusqu'à présent, les pistes ont mené à des impasses.
Le mystère qui entoure la disparition de la fillette reste entier.
 
C'est l'énigme criminelle la plus impénétrable de notre époque. Depuis le 9 janvier 2003, la petite Estelle Mouzin, 9 ans à l'époque, s'est volatilisée. Elle rentrait de l'école ce soir là quand elle a été très probablement enlevée, sans que la police n'ait jamais retrouvé la trace de son ravisseur.

 A plusieurs reprises, la piste du tueur en série Michel Fourniret a été explorée, vainement. Arrêté en Belgique après une tentative d'enlèvement d'une fillette en juin 2003, l'homme a toujours nié son implication. Ce mardi, son ex-épouse a été entendue, elle aurait avoué à sa co-détenue avoir inventé aux enquêteurs un alibi à Fourniret le soir de la disparition d'Estelle. Face aux enquêteurs, elle a nié avoir tenu de tels propos. Retour sur les précédentes explorations de l'hypothèse Fourniret, et sur pourquoi elles n'ont pas abouties.
 
Soupçonné en 2003, mais il dispose d'un alibi
 
Dans les mois qui suivent la disparition d'Estelle Mouzin, Michel Fourniret est arrêté en Belgique pour la tentative d'enlèvement d'une autre fillette. Il avouera ensuite avoir commis neuf meurtres de jeunes filles entre 1987 et 2001, avec la complicité de son épouse. Mais a toujours nié une implication dans l'affaire Estelle Mouzin.
 
Une version à laquelle semble adhérer dans un premier temps les enquêteurs. L'homme dispose d'abord d'un alibi, quoique fragile. Son épouse et complice assure qu'il était à leur domicile le soir des faits. Le 9 janvier 2003 à 20 heures, Michel Fourniret explique avoir été au téléphone à son fils depuis son domicile belge, à 267 km de Guermantes. S'il a passé cet appel, il ne pouvait pas être à Guermantes à 18 heures.
Toutefois, l'appel n'ayant pas abouti il est impossible de savoir si c'est Michel Fourniret lui-même qui était derrière son combiné. Enfin, une autre jeune fille, qui avait failli être enlevée juste avant Estelle dans la même ville, n'avait pas reconnu le visage de Michel Fourniret comme celui de son agresseur.
 
En 2006, une vidéo d'Estelle Mouzin retrouvée chez Michel Fourniret
 
Parmi les 57 cassettes saisies au domicile de Michel Fourniret, figure un reportage de la chaîne belge RTL-TVI consacré à la disparition de l'enfant à la sortie de son école. De quoi faire tiquer les enquêteurs. D'autant plus que quelques mois plus tôt le procureur de la République de Charlleville Mézière avait prévenu la chancellerie qu'il pensait que Fourniret pouvait être «raisonnablement être suspecté dans la disparition d'Estelle.» Ainsi l'analyse du disque dur de l'ordinateur de Michel Fourniret avait déjà démontré qu'il avait consulté la photo de la petite française accessible sur Internet. A ce stade des investigations, les enquêteurs ne disposent toutefois pas d'éléments suffisants pour faire tomber la version de Fourniret.
 
•En 2007, Fourniret demande à être entendu sur l'affaire
 
Provocation cruelle ou demi-aveux? En juin 2007, Michel Fourniret écrit au président de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Reims pour demander à être entendu sur plusieurs affaires dont celle d'Estelle Mouzin. Une requête jugé «irrecevable» par l'intéressé. A l'époque, le père d'Estelle se montre très «circonspect». «Fourniret se cherche des distractions en prison. Cela doit rompre la monotonie», avait-il déclaré. En novembre, les policiers vont finalement l'entendre en prison, mais Fourniret... nie toute implication.
 
• En 2010, les parents demandent des analyses ADN des scellés
 
Lors de l'arrestation de Fourniret en 2003, des milliers de prélèvements de cheveux, fibres de vêtements et de poils sont effectués, notamment à bord de son véhicule...
 

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