jeudi 7 mai 2015

Fresnes - l’hôpital pénitentiaire se dote d’un jardin thérapeutique

« Stabilisez bien vos chevilles. Faites attention à vos appuis… » Tiphaine Husson, kinésithérapeute, veille sur les gestes d’Omar. A 29 ans, ce jeune homme, soigné à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes pour une fracture à la jambe, fait partie des six détenus à avoir inauguré un jardin thérapeutique dans l’enceinte de l’établissement ce mercredi.

  Fresnes, mercredi. Six détenus ont commencé à cultiver une partie du parc situé dans l’enceinte de l’hôpital pénitentiaire. Ils sont encadrés par des soignants et des surveillants. La direction recherche des mécènes pour continuer à financer le projet.
Une initiative originale et rare en Ile-de- France.
« Ce grand parc (NDLR : d’environ 1,5 ha) était inutilisé et il y avait une demande de la part des équipes pluridisciplinaires de s’en servir pour évaluer les soins prodigués sur les patients », avance Guillaume Mosser, le directeur. Au final, 450 m2 de terrain vont être cultivés par des groupes de huit à neuf détenus choisis en fonction de leur dossier et de leur comportement, à raison de deux sessions de huit jours par an. Ils seront chaperonnés par l’association Ville en herbes, du personnel médical et pénitentiaire. « Pour moi, ça n’est pas assez sécurisé. Il faudrait un grillage pour délimiter l’espace », estime un surveillant syndiqué. « Il y a deux grilles. Tout est fermé et ils seront encadrés », rassure le directeur.
 
Au programme de cette journée : délimitation des parcelles, arrachage des mauvaises herbes et plantations de menthe, thym, sauge, mais aussi de groseilliers, framboisiers […], sans oublier des fleurs. « Il y aura des chemins de déambulation et des bacs accessibles aux personnes à mobilité réduite », ajoute Marc Félix, paysagiste. Les équipes médicales sont investies. Les ergothérapeutes ont eu l’idée de se servir de pierres pour créer un parcours entre les plantes afin de tester l’équilibre des patients. « On va pouvoir voir leur capacité à se déplacer et à faire certains gestesin situ », se réjouissent deux d’entre elles.
 
Les détenus, eux, y voient une bouffée d’oxygène : « Ça nous change d’horizon. Je préfère être ici et apprendre des choses plutôt que de regarder la télé », sourit Omar. L’association, qui intervient déjà à la maison d’arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) depuis trois ans, croit même à une possibilité de débouchés : « Deux à trois détenus ont été embauchés dans des services d’espaces verts...

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