vendredi 5 juin 2015

Corruption à la prison de Villepinte : un surveillant écroué

Il retourne en prison, mais pas à Villepinte, et de l’autre côté des barreaux. Un surveillant de la maison d’arrêt de Seine-Saint-Denis, arrêté lundi pour un présumé trafic carcéral a été écroué.
Villepinte. L’un des trois surveillants de la prison de Villepinte mis en examen a été écroué dans une autre maison d’arrêt,
 
Il est poursuivi pour « remise d’objet à détenu par surveillant pénitentiaire » et « corruption passive », pour s’être laissé acheter.  
Deux autres surveillants sont également mis en examen pour ces faits, mais eux ont été remis en liberté après leur garde à vue et sont placés sous contrôle judiciaire. Deux détenus sont aussi poursuivis : l’un est sous contrôle judiciaire, l’autre a demandé un délai pour contester son incarcération dans cette affaire.
  
« Ces gardiens sont soupçonnés d’avoir saisi des téléphones en cellule, téléphones revendus ensuite soit à leur propriétaire, soit à d’autres détenus », explique une source judiciaire. Les détenus poursuivis auraient été mis dans la combine et auraient servi d’intermédiaires. Les téléphones auraient ainsi été monnayés 200 € pièce ou contre des cartouches de cigarettes. « Qu’il s’agisse d’argent ou de cigarettes, ça reste de la revente et c’est illégal ! » précise une autre source.

Les gardiens auraient nié ou minimisé leur implication. L’un a eu plus de mal que les autres, il avait été enregistré par un détenu ! Cette conversation a évidemment aidé les enquêteurs de la sûreté territoriale, à qui le parquet de Bobigny avait laissé le soin de démêler le vrai du faux, depuis un mois. C’est la maison d’arrêt qui a fait un signalement au parquet, mi-mars, après avoir été informée par un prisonnier. Celui-ci a depuis quitté Villepinte. Car en détention, les informations vont vite et il semblait peu opportun de le laisser incarcéré à Villepinte.

Malaise dans le milieu pénitentiaire
  
L’affaire provoque un malaise palpable dans le milieu pénitentiaire. « Laissons la justice travailler et respectons la présomption d’innocence », signalait lundi Philippe Kuhn pour le syndicat des surveillants pénitentiaires non gradés. Prudence partagée à la CFTC-Justice. Son secrétaire général, Blaise Gangbazo, ajoute toutefois que « si les faits reprochés sont avérés, ces surveillants ne méritent pas de porter l’uniforme car ils salissent la profession et jettent le discrédit sur tous ceux qui respectent la loi et font leur travail normalement. »...
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